Créer une SCI après un compromis : bonne idée ?

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  • Article rédigé par Mickaël ZONTA
  • Co-fondateur, Investissement-Locatif.com
Publié le mardi 25 novembre 2025
Sommaire
Pourquoi créer une SCI après un compromis de vente immobilier ?
Les démarches administratives pour la création de la SCI après compromis
Les étapes administratives spécifiques après compromis de vente : Publication et immatriculation
Le rôle des professionnels dans la création d’une SCI après compromis
Les délais à respecter pour la création de la SCI après compromis
FAQ – Création d’une SCI après un compromis de vente immobilier
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La création d’une SCI après un compromis intéresse de plus en plus d’investisseurs. Beaucoup signent d’abord un avant-contrat de vente en leur nom, puis réalisent qu’une structure dédiée serait plus adaptée à leur projet locatif et à la gestion de leur patrimoine.​
Passer ensuite par une société civile immobilière permet d’acheter à plusieurs, de mieux organiser la propriété et d’anticiper la transmission dans de bonnes conditions familiales et fiscales.​

Mettre en place une SCI dans ce contexte reste possible, mais demande de suivre un chemin précis. Il faut définir le projet, rédiger des statuts clairs, fixer un capital, organiser le dépôt des fonds et choisir une adresse de siège social qui tienne la route dans la durée.​
Vient ensuite la phase administrative : publication d’une annonce légale, constitution du dossier et immatriculation, pour que la SCI puisse apparaître comme acheteur lors de la signature de l’acte définitif chez le notaire.​

Pourquoi créer une SCI après un compromis de vente immobilier ?

La société civile immobilière est une structure simple qui permet de détenir et gérer un bien à plusieurs. Elle remplace l’indivision par un système de parts sociales, plus souple pour organiser les décisions et l’entrée ou la sortie d’un associé. Dans le cadre d’un achat locatif, la SCI devient rapidement un outil de gestion patrimoniale à part entière.​

Pour la transmission, le mécanisme est très pratique. Au lieu de transmettre directement le bien, les parents peuvent donner progressivement des parts sociales à leurs enfants, tout en gardant la main sur la gestion. Cela permet souvent de mieux exploiter les abattements sur les donations et de lisser la transmission sur plusieurs années.​

Sur le plan juridique, le bien est porté par la société et non plus directement par les personnes physiques. Cette enveloppe ne supprime pas la responsabilité des associés, mais elle crée une séparation claire entre leur patrimoine privé et l’immeuble détenu par la SCI.​

Fiscalement, il est possible de rester à l’impôt sur le revenu ou d’opter pour l’impôt sur les sociétés, selon la stratégie retenue. À l’IR, chaque associé déclare sa quote-part de loyers. À l’IS, la SCI paie l’impôt et peut amortir le bien, ce qui change la façon de calculer le résultat et la plus‑value à terme.​

Créer une société civile immobilière après la signature de cet accord préliminaire permet donc de replacer l’acquisition dans un cadre plus structuré. Tant que l’acte authentique n’est pas signé, une clause de substitution peut permettre à la SCI de se substituer à l’acheteur initial et de devenir propriétaire le jour de la vente.​

La société civile immobilière est une structure simple qui permet de détenir et gérer un bien à plusieurs.

Les démarches administratives pour la création de la SCI après compromis

Rédaction des statuts de la SCI

La rédaction des statuts est le point de départ. Ces documents fixent le fonctionnement de la société civile immobilière, le rôle du gérant, les droits de chaque associé et les règles de décision. On y précise notamment l’objet social, le capital social, la répartition des parts sociales et les conditions de leur cession.​

L’objet social décrit ce que la SCI pourra faire : acheter, gérer, louer, éventuellement revendre des biens immobiliers et placer la trésorerie. Un objet trop limité enferme la société dans un cadre rigide, tandis qu’une formulation bien pensée laisse de la marge pour de futurs projets sans sortir de la logique immobilière.​

Les statuts déterminent aussi le montant du capital et la nature des apports : en argent, et parfois en nature lorsque des biens sont apportés directement à la SCI. La répartition des parts reflète ces apports et conditionne les droits de vote, le partage des bénéfices et la quote-part de chacun lors d’une éventuelle revente.​

Dépôt du capital social

Une fois les statuts signés, les associés déposent le capital social sur un compte ouvert au nom de la SCI en formation. La banque délivre alors une attestation de dépôt, qui fera partie du dossier d’immatriculation.​

La loi n’impose pas de minimum strict pour le capital, mais il doit être crédible par rapport au projet immobilier et rassurant pour les partenaires financiers. Un capital symbolique peut poser problème au moment de solliciter un prêt. Le dépôt peut se faire auprès d’une banque traditionnelle ou en ligne, ce qui permet parfois de gagner quelques jours.​

Choix du siège social de la SCI

Le siège social de la SCI figure aussi dans les statuts. Il peut être fixé au domicile du gérant, dans un local loué par la société ou dans une société de domiciliation. Ce choix a des effets concrets : il détermine le greffe compétent et, dans certains cas, certaines références locales en matière de fiscalité.​

Changer d’adresse plus tard est possible, mais suppose une modification des statuts et de nouvelles formalités. Autant viser dès le départ une adresse stable, adaptée à la durée prévisible du projet. C’est cette adresse qui sera reprise dans l’annonce légale et sur l’extrait Kbis.​

Les étapes administratives spécifiques après compromis de vente : Publication et immatriculation

Publication de l’annonce légale

Après le dépôt du capital, il faut publier une annonce légale pour informer de la naissance de la société. Cette publication reprend les éléments essentiels : nom de la SCI, forme, capital, siège social, objet social, identité du gérant et greffe saisi.​

La publication se fait dans un journal habilité du département du siège ou via un service en ligne agréé. Une attestation est délivrée une fois l’annonce réglée. Ce justificatif est indispensable pour compléter le dossier d’immatriculation.​

Immatriculation de la SCI

L’immatriculation intervient ensuite, via le dépôt d’un dossier au registre du commerce et des sociétés. Ce dossier comporte les statuts signés, l’attestation de dépôt du capital, celle de la publication de l’annonce, la déclaration des bénéficiaires effectifs ainsi que les pièces d’identité et de siège social.​

Le délai d’immatriculation varie selon les greffes et la qualité du dossier, mais il reste généralement assez court lorsque tous les éléments sont corrects dès le premier dépôt. Une fois la demande validée, la SCI obtient son Kbis et devient pleinement opérationnelle pour signer l’acte d’achat et détenir le bien.​

Délai de création de la SCI après compromis

Le délai global de création dépend surtout du temps nécessaire pour rédiger les statuts, déposer le capital et publier l’annonce légale. Si tout est anticipé, la SCI peut être prête en quelques semaines, mais il est prudent de conserver une marge avant la date prévue pour l’acte.​

L’obtention du Kbis est un point clé, car c’est ce document qui permettra à la société d’apparaître comme acquéreur dans l’acte authentique. En pratique, le calendrier de création doit être coordonné avec le notaire et la banque, pour être sûr que la SCI sera en place à temps.​

La gestion de la SCI et de l’achat immobilier

Une SCI dite « classique » est, par défaut, imposée à l’impôt sur le revenu, mais il est possible d’opter pour l’impôt sur les sociétés si la stratégie s’y prête. Dans le premier cas, chaque associé déclare sa part de loyers. Dans le second, c’est la société qui paie l’impôt, avec des règles particulières sur l’amortissement et la plus‑value.​

Les parts sociales sont l’élément central de la structure. Elles reflètent les apports de chacun et déterminent les droits de vote et la part des bénéfices. Les statuts peuvent prévoir des clauses d’agrément pour garder le contrôle sur l’identité des futurs associés et encadrer les transmissions.​

Au quotidien, la gestion du bien et de la SCI repose sur le gérant. Il suit les loyers, les travaux, les relations avec la banque et les locataires. Les décisions importantes, comme une vente ou des travaux lourds, sont prises collectivement selon les règles fixées dans les statuts. Ce cadre permet de professionnaliser la gestion du bien tout en clarifiant le rôle de chaque associé.​

Le rôle des professionnels dans la création d’une SCI après compromis

Un avocat ou un notaire peut :

  • sécuriser la rédaction des statuts,

  • vérifier l’objet social et les clauses clés,

  • s’assurer que tout est compatible avec le projet d’achat.

Un expert‑comptable aide à choisir entre IR et IS et à mesurer l’impact fiscal des loyers et de la future plus‑value.​

Ces intervenants connaissent bien la mécanique administrative : annonce légale, pièces à fournir, immatriculation, déclaration des bénéficiaires effectifs.

Ils veillent aussi au respect du calendrier, en particulier lorsque le financement bancaire impose une date d’acte précise.​

Le notaire reste la pièce maîtresse au moment de la vente. Il prépare l’acte définitif, s’assure que la SCI est immatriculée, que la clause de substitution est bien prévue lorsque le compromis a été signé en nom propre et que la propriété sera correctement attribuée à la société.​

Les délais à respecter pour la création de la SCI après compromis

Les délais jouent un rôle central dans ce type de montage. Le temps nécessaire pour rédiger les statuts dépend de la complexité du projet et de la rapidité avec laquelle les associés se mettent d’accord sur la répartition des parts, la gouvernance et l’objet social.​

Viennent ensuite le délai d’ouverture du compte et de dépôt du capital, puis celui de la publication de l’annonce légale, généralement assez court lorsqu’elle est transmise en ligne.​

Le délai global de création, jusqu’à l’immatriculation, doit être mis en regard de la date prévue pour l’acte authentique. Selon les greffes, l’enregistrement peut prendre de quelques jours à plusieurs semaines. L’enjeu est que le Kbis soit disponible avant la signature, afin que la SCI puisse apparaître comme acquéreur dans l’acte.

FAQ – Création d’une SCI après un compromis de vente immobilier

Peut-on créer une SCI après la signature d’un compromis de vente ?

Oui, c’est possible. Tant que l’acte authentique n’est pas signé chez le notaire, les acheteurs peuvent constituer une SCI et inclure une clause de substitution dans le compromis. Cela permet à la SCI de se substituer à l’acheteur initial et d’apparaître comme acquéreur lors de la vente définitive.

Pourquoi ne pas créer la SCI avant de signer le compromis ?

Dans certains cas, les acheteurs n’ont pas encore décidé de créer une structure ou souhaitent gagner du temps pour ne pas retarder le compromis. Toutefois, anticiper la création permet de simplifier les démarches et d’éviter une course contre la montre avant la signature de l’acte définitif.

Quels sont les avantages de la SCI dans ce contexte ?

  • Achat à plusieurs (amis, famille, partenaires)

  • Meilleure organisation patrimoniale

  • Transmission facilitée grâce à la donation progressive de parts sociales

  • Fiscalité adaptable : impôt sur le revenu (IR) ou impôt sur les sociétés (IS)

  • Gestion souple grâce à la rédaction de statuts sur mesure

Combien de temps faut-il pour créer une SCI après le compromis ?

En moyenne, 2 à 4 semaines, si toutes les étapes sont bien coordonnées :

  1. Rédaction et signature des statuts

  2. Dépôt du capital social

  3. Publication de l’annonce légale

  4. Immatriculation au RCS et obtention du Kbis

⚠️ Il est important de commencer rapidement pour que la SCI soit prête avant la signature chez le notaire.

Quels documents sont nécessaires pour l’immatriculation de la SCI ?

  • Statuts signés

  • Attestation de dépôt du capital

  • Attestation de publication de l’annonce légale

  • Pièces d’identité des associés

  • Justificatif de siège social

  • Déclaration des bénéficiaires effectifs

Que se passe-t-il si la SCI n’est pas prête à temps ?

Si la SCI n’est pas immatriculée à temps, elle ne pourra pas apparaître comme acheteur dans l’acte définitif. Il faudra soit reporter la signature, soit acheter le bien en nom propre, puis le transférer à la SCI par apport ou vente, ce qui peut engendrer des frais supplémentaires (droits de mutation, fiscalité).

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