SCI et succession : les règles à respecter absolument

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  • Article rédigé par Mickaël ZONTA
  • Co-fondateur, Investissement-Locatif.com
Temps de lecture 10 minutes Publié le jeudi 30 octobre 2025
Sommaire
Les règles juridiques fondamentales à connaître liées à la succession en SCI
Les règles fiscales liées à la succession en SCI
SCI et succession : focus sur les droits des héritiers
Les formalités administratives pour intégrer une SCI dans une succession
L’évaluation des biens de la SCI : clé de la transmission réussie
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Vous avez une SCI ? Voici les règles à respecter absolument en cas de succession. Transmettre un bien via une SCI peut être une stratégie brillante, à condition de respecter certaines règles essentielles.

En cas de décès, la SCI ne protège pas automatiquement vos héritiers : tout dépend des statuts, de la fiscalité et de l’anticipation. Sans préparation, vous risquez des blocages juridiques, des conflits familiaux et des frais de succession bien trop élevés.

Les règles à respecter absolument ? Rédiger des statuts clairs, prévoir la répartition des parts, encadrer les droits des héritiers. Il faut aussi anticiper la fiscalité, organiser la donation progressive, et protéger le conjoint survivant avec des clauses adaptées. Chaque décision compte : une clause mal rédigée peut compromettre la transmission de tout votre patrimoine.

Les règles juridiques fondamentales à connaître liées à la succession en SCI

La transmission des parts sociales d'une SCI peut être un véritable levier fiscal, mais elle comporte aussi son lot de contraintes. Les héritiers, la répartition des parts sociales, les statuts de la société… chaque élément doit être minutieusement réfléchi pour éviter des erreurs coûteuses.

La transmission des parts sociales d'une SCI : un enjeu majeur

L’une des premières règles juridiques à connaître dans une SCI, c'est la transmission des parts sociales. En cas de décès d'un associé, ses parts sont intégrées dans la succession et doivent être transmises aux héritiers. Cela implique un changement important dans la répartition du patrimoine de la société : transmission en pleine propriété ou en usufruit.

Lorsque des parts sont transmises à des héritiers, elles peuvent être partagées entre usufruit et nue-propriété. Par exemple, si un parent décède, ses enfants pourraient hériter de la nue-propriété des parts sociales, tandis que le survivant (conjoint ou partenaire) pourrait conserver l’usufruit. Cette distinction a des conséquences fiscales considérables.

Exemple, si un associé laisse ses parts à ses enfants, tout ou une partie des parts peut être partagée en fonction de la part d’usufruit et de la part de nue-propriété. L'usufruit permet à l'héritier de bénéficier des revenus (loyers) sans en être propriétaire à 100%.

L’importance des statuts de la SCI dans la gestion de la succession

Les statuts de la SCI doivent prévoir certaines clés juridiques pour éviter les litiges entre héritiers ou avec des associés survivants. En cas de décès d’un associé, il est essentiel que les statuts déterminent clairement :

  • La répartition des parts sociales entre les héritiers, en tenant compte de l’ensemble des biens de la société ;
  • Les modalités de cession des parts : par exemple, le droit de préemption permet aux associés de racheter les parts d’un associé décédé avant qu’elles ne soient transmises à des héritiers extérieurs ;
  • Les conditions de gestion de la société après décès : les statuts peuvent prévoir une indivision temporaire pour éviter de vendre les biens immobiliers en cas de mésentente entre héritiers.

 

Les héritiers et la gestion de la SCI après un décès : les points cruciaux

Après le décès d'un associé, les héritiers doivent impérativement connaître leurs droits. La propriété des parts sociales est transférée, mais la gestion de la société dépend de plusieurs facteurs :

Le cas des associés survivants

Si un associé décède, la gestion des biens immobiliers et des parts peut être compliquée. Le survivant peut se retrouver dans une situation d’indivision avec les héritiers, ce qui peut rendre la gestion plus complexe. Il est donc conseillé de bien réfléchir à la gestion post-décès dans les statuts.

La dissolution de la SCI

Si aucune solution n’est trouvée, la SCI peut être dissoute, et les biens immobiliers seront vendus. Mais cette dissolution peut être évitée avec une bonne planification dans les statuts.

Les règles fiscales liées à la succession en SCI

Lorsqu'un associé d'une SCI décède, la transmission de ses parts sociales fait l'objet de règles fiscales spécifiques. Ces règles influencent directement la répartition du patrimoine, les droits de succession et la manière dont les héritiers devront gérer la société après le décès.

Les droits de succession appliqués aux parts sociales d'une SCI

Les droits de succession sont l'un des aspects fiscaux majeurs lors du décès d'un associé d'une SCI. Ces droits varient en fonction de la valeur des parts sociales, du lien de parenté entre le défunt et les héritiers, et de la manière dont le patrimoine est réparti.

Base de calcul des droits de succession :

Les parts sociales de la SCI sont soumises à des droits de succession comme n'importe quel autre bien immobilier ou financier. La valeur de ces parts est déterminée par un expert, en fonction des biens détenus par la société, notamment les biens immobiliers. Si la SCI détient un immeuble, son valeur marchande sera déterminée et affectée aux parts sociales.

Pièces, calculatrice et blocs taxes sur fond vert illustrent les enjeux fiscaux liés à la gestion et transmission d’une SCI.

Exemple, la SCI détient un bien immobilier d'une valeur de 500 000 €. Un associé possède 50 % des parts, la valeur de sa part dans la SCI est de 250 000 €. Cette somme sera soumise aux droits de succession.

Les abattements fiscaux sur les droits de succession en SCI

Un des principaux avantages fiscaux des SCI réside dans les abattements possibles sur les droits de succession. Les héritiers bénéficient d'un abattement en fonction de leur lien de parenté avec le défunt, ce qui permet de réduire considérablement les frais liés à la succession.

Les enfants héritiers d’un parent bénéficient d’un abattement de 100 000 € par enfant en 2025. Cela signifie qu’ils peuvent recevoir jusqu'à 100 000 € en parts sociales de la SCI sans payer de droits de succession sur cette somme.

Exemple, si un père laisse à ses deux enfants des parts sociales d’une valeur totale de 200 000 €, chaque enfant bénéficiera d'un abattement de 100 000 €, ce qui permet de ne pas payer de droits de succession sur cette somme.

Voici un tableau récapitulatif des principaux abattements fiscaux :

Lien de parenté

Abattement fiscal en 2025

Conjoint survivant

100% (exonération totale)

Enfants (par enfant)

100 000 €

Frères et sœurs

15 932 €

Autres héritiers

1 594 €

 

(Sources : impots.gouv.fr)

SCI et succession : focus sur les droits des héritiers

Lorsqu'une personne décède et que ses biens immobiliers sont détenus au sein d'une Société Civile Immobilière (SCI), la transmission de ces biens se fait de manière spécifique. Les héritiers doivent donc comprendre les règles qui régissent la succession dans ce cadre. En effet, le statut de l'associé d'une SCI n'est pas exactement le même que celui d'un propriétaire classique, et cela peut modifier les droits des héritiers.

Les règles de succession au sein d’une SCI

La première chose à savoir est que la succession dans le cadre d'une SCI n’est pas la même que pour un bien immobilier classique. En effet, lorsqu’un associé décède, ses parts sociales dans la SCI sont transmises à ses héritiers. Cela signifie que les héritiers ne deviennent pas propriétaires directs du bien immobilier, mais acquièrent des parts sociales dans la société.

Exemple, supposons qu’un parent soit propriétaire d’un appartement via une SCI. À son décès, ses enfants hériteront des parts de la SCI et non directement de l’appartement. Cela peut avoir des implications fiscales et juridiques importantes, qu'il faut bien comprendre avant de se lancer dans une succession.

La dévolution des parts sociales

Les parts sociales sont transmises en fonction du testament du défunt, ou à défaut, selon les règles légales de la dévolution successorale. Si le défunt n’a pas rédigé de testament, les parts seront réparties entre les héritiers légaux (enfants, conjoint, etc.) selon la règle de la succession en vigueur dans le pays.

Si une SCI est constituée avec plusieurs associés, il est essentiel que les héritiers comprennent que les autres associés peuvent exercer un droit de préemption sur les parts. Cela signifie qu'ils peuvent avoir un droit prioritaire d'achat sur les parts de l'associé décédé, dans certaines conditions. Ce droit de préemption est souvent précisé dans les statuts de la SCI, et il peut donc éviter que des héritiers externes à la société ne prennent part à celle-ci.

Les droits des héritiers dans la gestion de la SCI

Une fois les parts de la SCI transmises, les héritiers doivent également se poser la question de la gestion de la société. En tant que nouveaux associés, ils deviennent responsables de la gestion et des décisions prises au sein de la SCI. Cependant, cela ne signifie pas qu'ils auront toujours le contrôle total, car les décisions importantes nécessitent souvent l’accord de l'ensemble des associés.

Trois membres de la SCI réunis autour d’un dossier, analysant les données pour organiser la gestion ou la transmission des parts.

Il est possible que la gestion de la SCI ait été réglée par des accords spécifiques dans les statuts de la société. Dans certains cas, les héritiers peuvent se retrouver en désaccord avec les autres associés concernant la direction à prendre pour la société ou la gestion des biens. Ce type de situation peut entraîner des conflits et des complications juridiques si les modalités de gestion n’ont pas été clairement établies à l’avance.

Que faire pour anticiper la succession dans une SCI ?

Pour éviter les complications lors de la transmission des parts d’une SCI, il est essentiel de planifier en amont la succession. Voici quelques mesures à prendre pour faciliter cette transmission :

  • Rédiger un testament précis pour définir clairement comment les parts doivent être réparties entre les héritiers ;
  • Mettre en place une clause de préemption dans les statuts de la SCI, afin d’éviter l’entrée de tiers dans la société ;
  • Anticiper la fiscalité en consultant un notaire ou un expert fiscal pour optimiser la transmission des parts et limiter l’impact des droits de succession ;
  • Réfléchir à la gestion future de la SCI, en prévoyant la nomination d’un gestionnaire ou la modification des statuts pour garantir une gestion harmonieuse après le décès de l’associé.

 

Les formalités administratives pour intégrer une SCI dans une succession

Lorsqu'un associé d'une SCI décède, plusieurs formalités administratives doivent être réalisées pour assurer la bonne transmission des parts sociales aux héritiers. Ces démarches permettent de garantir que la société soit conforme aux règles fiscales et juridiques tout en préservant l'intégrité du patrimoine.

Déclaration des parts sociales et intervention du notaire

La première étape consiste à déclarer les parts sociales du défunt à l'administration fiscale et au notaire chargé de la succession. À cet égard, le notaire doit inscrire les parts sociales de la SCI dans la déclaration de succession, afin de déterminer la base de calcul des droits de succession. Cela inclut la valeur des parts, calculée en fonction des biens détenus par la société.

Mise à jour des statuts de la SCI

Après le décès d’un associé, les statuts de la SCI doivent être modifiés pour refléter la nouvelle répartition des parts sociales :

  • Si le défunt laisse des parts à plusieurs héritiers, les statuts doivent être mis à jour pour inclure ces nouveaux associés. Le nombre de parts, leur valeur et leur répartition doivent être clairement précisés ;
  • Si le défunt occupait un rôle de gestion (gérant), il est nécessaire de nommer un nouveau gérant dans les statuts et de formaliser cette décision dans un procès-verbal d'assemblée générale.

 

Évaluation des biens détenus par la SCI

L’évaluation des biens immobiliers détenus par la SCI est essentielle pour déterminer la valeur des parts sociales à transmettre. Un expert immobilier est souvent sollicité pour évaluer la valeur des propriétés détenues par la SCI. Cette évaluation est fondamentale pour calculer les droits de succession.

 Une fois l’évaluation des biens effectuée, la valeur des parts sociales peut être déterminée. Par exemple, si la SCI détient un bien d'une valeur de 500 000 € et que l’associé décédé détenait 50 % des parts, la valeur de sa part sera de 250 000 €.

Rédaction de l’acte de cession des parts sociales

Une fois la déclaration faite et la valeur des parts déterminée, un acte de cession doit être rédigé pour formaliser le transfert des parts aux héritiers. Cet acte est rédigé par le notaire ou un avocat spécialisé. Il indique les héritiers, la valeur des parts transmises, et les conditions de leur transfert. L’acte de cession doit être enregistré auprès de la SCI pour que les registres des associés soient mis à jour et que les nouveaux héritiers soient officiellement inscrits.

Les démarches fiscales à accomplir

Enfin, les droits de succession doivent être calculés et payés. Les héritiers doivent soumettre une déclaration de succession auprès de l'administration fiscale, en précisant les parts sociales de la SCI et leur valeur.  Après calcul des droits dus, les héritiers doivent s’acquitter de cette somme dans le délai imparti par la loi.

L’évaluation des biens de la SCI : clé de la transmission réussie

La succession dans une SCI n’est pas une démarche anodine, et une planification minutieuse est indispensable pour garantir que la transmission des parts se déroule dans les meilleures conditions. De la rédaction des statuts à l’évaluation des biens, en passant par la gestion des droits de succession, chaque étape est primordiale pour éviter les litiges et optimiser la fiscalité.

Prêt à anticiper la succession de votre SCI ? Contactez un notaire ou un expert fiscal dès aujourd'hui pour préparer la transmission de vos parts dans les meilleures conditions possibles. Une bonne préparation maintenant vous évitera bien des complications demain.

FAQ : Qu'est-ce qu'une clause de préemption dans une SCI et pourquoi est-elle importante ?

Une clause de préemption permet aux associés existants de racheter les parts d’un associé décédé avant qu'elles ne soient transmises à des tiers. Cela évite que des personnes extérieures à la société n'y prennent part, garantissant ainsi la stabilité de la gestion de la SCI.

Comment sont évaluées les parts sociales d’une SCI lors d'une succession ?

L'évaluation des parts sociales est effectuée en fonction de la valeur des biens détenus par la SCI, souvent avec l'aide d'un expert. Cela inclut la valorisation des biens immobiliers détenus par la société, qui influence directement le montant des droits de succession.

Que se passe-t-il si les héritiers refusent de reprendre la SCI après le décès d’un associé ?

Si les héritiers ne souhaitent pas reprendre les parts sociales ou la gestion de la SCI, la société peut être dissoute, ce qui implique la vente des biens immobiliers et la liquidation de la SCI. Cela peut générer des frais importants et des impacts fiscaux.

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