Comment transmettre un bien immobilier via une SCI ?

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  • Article rédigé par Mickaël ZONTA
  • Co-fondateur, Investissement-Locatif.com
Publié le mardi 28 octobre 2025
Sommaire
Les étapes essentielles pour transmettre un bien immobilier via une SCI
Les options de transmission d’un bien immobilier via une SCI
Maîtriser la transmission progressive d’un bien immobilier avec une SCI
sci-transmission

Pour éviter l’indivision, la transmission d’un bien immobilier via une SCI est une solution clé. Fini les blocages familiaux, les décisions paralysées, les conflits entre héritiers. La SCI permet d’anticiper, structurer et transmettre avec fluidité. Vous gardez le contrôle tout en préparant l’avenir. Vous transformez un bien immobilier en parts sociales, plus simples à transmettre. Chaque enfant reçoit des parts, sans devoir gérer un bien indivis.

Vous pouvez transmettre progressivement, par donation, en profitant d’abattements fiscaux renouvelables. Vous pouvez aussi transmettre à votre décès, avec une répartition claire et maîtrisée. La SCI permet d’intégrer des clauses sur mesure dans les statuts. Vous définissez qui gère, qui décide, qui hérite. Vous pouvez même démembrer les parts : donner la nue-propriété et garder l’usufruit. Résultat : vous transmettez sans vous déposséder. Vous optimisez la fiscalité, vous protégez vos proches, vous évitez les tensions.

Les étapes essentielles pour transmettre un bien immobilier via une SCI

Grâce à la SCI, vous divisez le bien en parts sociales et gérez ainsi la transmission de manière progressive et contrôlée, tout en évitant l’indivision et les complexités liées à la succession. Voici les étapes clés pour réussir cette transmission.

La création de la SCI pour une transmission efficace

Avant toute transmission, il est essentiel de créer une SCI. Cette étape fondamentale permet de structurer juridiquement et fiscalement votre projet. La création d'une SCI commence par la rédaction des statuts, un document essentiel qui régit le fonctionnement de la société. Ces statuts doivent être rédigés avec soin, car ils détermineront la répartition des parts, la gestion des biens et la transmission des parts sociales en cas de décès ou de donation.

Une fois les statuts établis, il faudra enregistrer la société auprès du greffe du tribunal de commerce. Cette formalité donne à la SCI sa personnalité juridique, permettant ainsi la gestion du bien immobilier sous forme de société. Il est aussi conseillé de désigner un gérant (ou des gérants) pour assurer la gestion quotidienne du patrimoine immobilier.

La répartition des parts sociales : une gestion optimisée du patrimoine

La clé de la transmission via une SCI réside dans la répartition des parts sociales. En créant des parts, vous transformez votre propriété immobilière en actions qui peuvent être transmises à vos héritiers sans avoir à céder directement le bien immobilier. Cette répartition offre une grande flexibilité.

Il est possible de répartir les parts sociales de la SCI entre vos enfants, vos parents ou d’autres bénéficiaires selon vos souhaits. Vous pouvez décider d’une répartition égale ou non, en fonction des besoins et des préférences des héritiers. Par exemple, vous pouvez attribuer 50 % des parts à un enfant et 25 % à chacun des deux autres.

Clés avec porte-clé maison suspendues au-dessus d’un plan, illustrant la transmission d’un bien immobilier structuré en SCI.

Cette division permet de gérer la transmission du patrimoine en douceur et d’éviter l’indivision qui pourrait causer des conflits ou des blocages dans la gestion du bien immobilier. Si vous avez plusieurs enfants, la SCI facilite également l’harmonisation des décisions de gestion en attribuant des parts sociales aux héritiers.

La gestion des héritiers et des droits liés à la transmission

Lorsqu’un décès survient, la SCI prévoit des mécanismes pour la transmission des parts sociales aux héritiers. Ceux-ci deviennent de nouveaux associés de la société, mais ils doivent respecter les statuts préalablement définis.

Les héritiers peuvent ainsi continuer à gérer le bien immobilier au sein de la société, tout en bénéficiant des avantages fiscaux de la SCI. Par exemple, les droits de succession sont réduits par rapport à une transmission directe de la propriété d’un bien immobilier.

En cas de décès d’un des associés, il est également possible de définir, dans les statuts, un mécanisme de rachat des parts par les survivants. Cela permet aux héritiers de ne pas être contraints de gérer une société avec des associés qu’ils ne souhaitent pas.

Un exemple de transmission d’un bien immobilier via une SCI

Imaginons que vous possédez un immeuble d’une valeur de 500 000 €. Plutôt que de transmettre directement l’immeuble à vos enfants, vous créez une SCI et divisez la propriété en 100 parts sociales. Chaque part correspond à 5 000 € de valeur. Vous donnez progressivement ces parts à vos enfants pendant votre vie, de manière à réduire les droits de donation.

Au moment de votre décès, la transmission des parts sociales de la SCI se fait sans frais notariés, sans gestion complexe du bien immobilier et sans indivision. Les héritiers deviennent propriétaires de l’immeuble au travers de leur participation dans la SCI.

Les options de transmission d’un bien immobilier via une SCI

Transmettre un bien immobilier via une SCI n’est pas une solution unique. C’est un éventail d’options à calibrer selon vos objectifs. Donation, succession, démembrement, cession… chaque stratégie a ses avantages, ses contraintes, ses effets sur le patrimoine. L’enjeu est de choisir la bonne combinaison pour protéger vos héritiers, optimiser les droits, et éviter l’indivision.

La donation de parts sociales : transmettre de son vivant

La donation est l’option la plus souple pour transmettre un bien immobilier via une SCI tout en gardant la main :

  • Vous donnez des parts sociales à vos enfants, pas le bien immobilier lui-même ;
  • Vous profitez d’un abattement fiscal de 100 000 € par parent et par enfant, renouvelable tous les 15 ans ;
  • Vous pouvez conserver l’usufruit des parts, c’est-à-dire les revenus et le contrôle de la société.

 

Cas concret : un couple détient une maison via une SCI. Ils donnent 50 % des parts à leurs deux enfants. Ils conservent l’usufruit et la gérance. Les enfants deviennent nus-propriétaires, sans pouvoir de gestion immédiat. À leur décès, les enfants récupèrent la pleine propriété sans payer de droits supplémentaires.

La transmission par succession : anticiper le décès

Si la transmission n’a pas été organisée de votre vivant, elle s’opère automatiquement au moment du décès. Dans ce cas, la SCI joue un rôle vital pour éviter les blocages et protéger les héritiers. Contrairement à une indivision classique, la SCI permet d’anticiper les effets de la succession et d’en limiter les impacts fiscaux et pratiques.

Les parts sociales transmises selon les règles de la succession

Au décès d’un associé, ses parts sociales entrent dans la succession. Elles sont réparties entre les héritiers selon les règles du droit civil ou selon les dispositions testamentaires. Si aucun testament n’est rédigé, la répartition suit les règles légales : enfants, conjoint survivant, etc. Les héritiers deviennent associés de la SCI, sauf clause contraire dans les statuts. Cela peut entraîner une cohabitation entre plusieurs héritiers, parfois aux intérêts divergents.

Exemple : un parent décède en détenant 100 % des parts. Ses trois enfants héritent chacun d’un tiers. Sans clause spécifique, ils deviennent associés égaux, avec droit de vote et de décision.

Clause de continuation : éviter la paralysie de la société

Le décès d’un associé peut bloquer le fonctionnement de la SCI si rien n’a été prévu. D’où l’intérêt de la clause de continuation :

  • Elle permet à la SCI de continuer automatiquement avec les héritiers comme nouveaux associés ;
  • Elle évite la dissolution de la société, qui serait déclenchée par défaut en l’absence de clause ;
  • Elle assure la pérennité de l’administration du bien immobilier.

 

Conseil : intégrer cette clause dès la création de la SCI. Elle protège la structure et évite les démarches complexes post-décès.

Clause de gérance survivante : maintenir la gestion après le décès

Autre levier essentiel : la clause de gérance survivante. Elle désigne à l’avance qui prendra le relais de la direction en cas de décès du gérant :

  • Elle peut nommer un enfant, un conjoint ou un tiers de confiance ;
  • Elle évite les conflits entre héritiers pour désigner un nouveau gérant ;
  • Elle garantit la continuité des décisions et de la direction locative ou patrimoniale.

 

Exemple : le père, gérant de la SCI, prévoit dans les statuts que sa fille aînée deviendra gérante à son décès. Cela évite toute paralysie ou désaccord entre les enfants.

La décote sur la valeur des parts : optimiser les droits de succession

Les parts sociales d’une SCI peuvent bénéficier d’une décote fiscale lors de la succession. Cette décote réduit la base imposable et donc les droits de succession. Elle est justifiée par l’illiquidité des parts et les contraintes d’administration. En général, la décote varie entre 10 % et 20 %, parfois plus selon les cas. Elle s’applique sur la valeur vénale des parts, déterminée par un expert ou le gérant.

Clés et maison miniature sur une calculatrice entourée de brochures, illustrant la transmission d’un bien immobilier structuré en SCI.

Voici un tableau qui illustre l’impact de la décote sur les droits de succession :

Valeur du bien immobilier

Valeur des parts sans décote

Décote appliquée

Valeur taxable

Réduction des droits

600 000 €

600 000 €

20 %

480 000 €

Environ 24 000 €

 

La transmission par démembrement de propriété

Le démembrement de propriété est une option souvent choisie pour transmettre un bien immobilier via une SCI tout en en conservant l'usage. Cette méthode consiste à séparer la nue-propriété (le droit de disposer du bien) et l'usufruit (le droit d'utiliser le bien et d'en percevoir les revenus). Voici comment cela fonctionne :

Dans une SCI, le démembrement des parts sociales vous permet de conserver l’usufruit des parts tout en transmettant la nue-propriété à vos enfants.

Cette option est fiscalement avantageuse, car elle permet de réduire les droits de donation tout en conservant une part de contrôle sur le bien immobilier.

Imaginons que vous possédez un bien immobilier d'une valeur de 500 000 €, que vous louez à des tiers et que vous percevez des loyers chaque mois. Vous souhaitez transmettre ce bien à vos enfants tout en continuant à bénéficier des loyers générés par ce bien. Cela est possible grâce au démembrement de propriété, une technique souvent utilisée dans les transmissions patrimoniales via une SCI. Dans ce cas précis, vous allez diviser la propriété du bien en deux droits distincts : l'usufruit et la nue-propriété.

Qu'est-ce que l'usufruit et la nue-propriété ?

L'usufruit est le droit de jouir d’un bien, c’est-à-dire de l'utiliser et d’en percevoir les revenus, comme les loyers d’un bien immobilier. En tant qu'usufruitier, vous continuez à percevoir les loyers du bien immobilier tout en en restant le gestionnaire.

Et la nue-propriété ?

C’est le droit de disposer du bien, c'est-à-dire de pouvoir le vendre ou le transmettre, mais sans pouvoir l'utiliser ou en percevoir les fruits (les loyers, par exemple). Cela signifie que vous pouvez transmettre la nue-propriété de votre bien à vos enfants, mais vous continuez à en percevoir les loyers.

Comment cela fonctionne avec une SCI ?

C’est simple. Vous créez une SCI qui détient le bien immobilier d'une valeur de 500 000 €. Vous divisez ce bien en parts sociales dans la SCI. Par exemple, si vous avez 100 parts sociales dans la SCI, chaque part aura une valeur de 5 000 € (500 000 € ÷ 100 parts).

Vous donnez à vos enfants la nue-propriété de ces parts sociales, mais vous conservez l’usufruit. Cela signifie que vos enfants deviennent les futurs propriétaires de la nue-propriété des parts sociales, mais vous continuez à percevoir les loyers.

Le pacte Dutreil : une option pour les SCI à activité

Si la SCI exerce une activité commerciale, le pacte Dutreil peut réduire fortement les droits de transmission. Voici ce qui caractérise ce pacte :

  • Il permet une exonération de 75 % sur la valeur des parts transmises ;
  • Il impose des conditions de conservation et de gestion active ;
  • Il est réservé aux SCI à activité (location meublée, par exemple).

 

À savoir : cette option ne s’applique pas aux SCI purement civiles détenant un bien immobilier loué nu.

Maîtriser la transmission progressive d’un bien immobilier avec une SCI

Transmettre un bien immobilier via une SCI est une solution puissante pour anticiper et structurer la transmission de votre patrimoine. Grâce à la SCI, vous évitez les conflits d’indivision, optimisez la fiscalité et gardez un contrôle total sur vos biens tout en les transmettant de manière progressive à vos héritiers. Vous pouvez choisir entre plusieurs options telles que la donation de parts sociales, le démembrement de propriété ou la succession, selon vos besoins et objectifs patrimoniaux.

Si vous souhaitez en savoir plus sur la manière de structurer la transmission de votre patrimoine immobilier via une SCI, n’hésitez pas à consulter un expert en transmission de patrimoine pour vous guider dans la création de votre SCI et la mise en place des options les plus adaptées à votre situation.

Prêt à structurer la transmission de votre patrimoine immobilier avec une SCI ? Contactez-nous dès aujourd'hui pour un accompagnement personnalisé et optimisez vos options de transmission fiscale !

FAQ 1 :

Q : Quels sont les coûts associés à la création d'une SCI pour la transmission immobilière ?

R : La création d'une SCI implique des frais de rédaction des statuts, d'enregistrement au greffe du tribunal de commerce, et potentiellement des frais de notaire pour la gestion du bien immobilier. Ces coûts varient en fonction des services choisis, mais sont généralement abordables par rapport aux bénéfices fiscaux et juridiques offerts par la SCI.

FAQ 2 :

Q : Peut-on transmettre un bien immobilier en plusieurs étapes via une SCI ?

R : Oui, la SCI permet de transmettre progressivement des parts sociales de votre bien immobilier. Cela vous permet de réduire les droits de donation grâce aux abattements fiscaux renouvelables tous les 15 ans, tout en maintenant le contrôle de la gestion du bien.

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