Quelles sont les obligations comptables d'une SCI familiale ?

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  • Article rédigé par Mickaël ZONTA
  • Co-fondateur, Investissement-Locatif.com
Publié le mercredi 12 novembre 2025
Sommaire
SCI Familiale à l'IR : quelles sont les obligations comptables réelles ?
Les obligations en cas d'option pour l'Impôt sur les Sociétés (IS)
Comment réaliser la comptabilité de votre SCI familiale ?
Les risques d'une mauvaise tenue de comptes
Éviter les erreurs comptables courantes en SCI Familiale
Ce qu'il faut retenir

La gestion d'une SCI familiale soulève de nombreuses questions comptables. Entre obligations légales, simplifications possibles et risques fiscaux, il est essentiel de comprendre précisément ce que la loi exige pour votre société civile immobilière. Ce guide complet vous accompagne dans la tenue de votre comptabilité, que votre SCI soit soumise à l'impôt sur le revenu ou à l'impôt sur les sociétés.

SCI Familiale à l'IR : quelles sont les obligations comptables réelles ?

Contrairement aux idées reçues, une SCI familiale soumise à l'impôt sur le revenu (IR) n'est pas tenue d'établir une comptabilité commerciale complète. Il s'agit d'une différence majeure avec les sociétés commerciales qui doivent produire un bilan et un compte de résultat en partie double.

Le régime fiscal par défaut d'une SCI familiale est la transparence fiscale : les revenus fonciers sont directement imposés entre les mains des associés, proportionnellement à leurs parts sociales. Dans ce cadre, la SCI n'a pas à tenir une comptabilité d'engagement.

Attention toutefois : l'absence d'obligation formelle ne signifie pas absence totale de comptabilité. Pour justifier vos déclarations fiscales et éviter tout redressement, vous devez impérativement organiser un suivi rigoureux de vos opérations financières.

La comptabilité de trésorerie : votre base en SCI familiale

La comptabilité de trésorerie, aussi appelée comptabilité simplifiée, constitue le socle minimal pour une SCI familiale à l'IR. Son principe est simple : vous enregistrez uniquement les encaissements et les décaissements réels, au moment où ils se produisent.

Concrètement, vous devez tenir :

Un livre des recettes et dépenses

C'est votre document de base. Rien de compliqué. Vous listez chaque mouvement d'argent dans l'ordre chronologique. Un loyer qui entre ? Vous le notez. Une facture de plombier payée ? Vous l'inscrivez.

Pour chaque ligne, quatre informations suffisent :

  • La date (jour, mois, année)

  • La nature de l'opération (loyer, taxe foncière, travaux...)

  • Le montant exact

  • Comment vous avez payé (virement, chèque, prélèvement)

Un simple tableur Excel fait l'affaire. Ou un cahier si vous préférez le papier. L'important, c'est la régularité. Notez au fur et à mesure. Pas trois mois après quand vous ne vous souvenez plus de rien.

Un compte bancaire dédié

Techniquement, la loi ne l'impose pas pour une SCI à l'IR. Mais faites-le quand même. Vraiment. C'est le conseil numéro un de tous les experts.

Pourquoi ? Parce que mélanger vos finances personnelles et celles de la SCI, c'est le chaos garanti. Vous ne vous y retrouvez plus. Le fisc non plus. Et quand le fisc ne comprend pas, il devient méfiant.

Un compte séparé au nom de la SCI, ça change tout. Vous voyez en un coup d'œil ce qui entre et sort. Votre comptabilité devient limpide. Et lors d'un contrôle fiscal, vous prouvez immédiatement que votre SCI existe vraiment. Qu'elle n'est pas juste un montage sur le papier.

Les banques proposent des comptes pro ou des comptes d'association. Comptez entre 5 et 15 euros par mois. C'est dérisoire comparé aux problèmes que ça vous évite.

Ce que vous devez enregistrer en recettes

Les loyers, évidemment. Chaque mois, dès que le locataire paie. Même s'il paie en retard. Même s'il ne paie qu'une partie. Vous notez ce qui arrive réellement sur le compte.

Les dépôts de garantie. Attention, piège fréquent. Vous les enregistrez quand vous les recevez. Mais ce n'est PAS un revenu. Vous ne payez pas d'impôt dessus. C'est juste de l'argent en transit. Vous le rendrez au locataire quand il partira (moins les dégradations éventuelles).

Les subventions. Vous avez reçu une aide de l'Anah pour des travaux ? Ça rentre dans les recettes. Notez-le précisément.

Les indemnités d'assurance. Un dégât des eaux ? L'assurance vous rembourse ? C'est une recette à enregistrer. Même si l'argent sert immédiatement à payer les réparations.

Voilà. Rien d'autre normalement. Une SCI familiale classique n'a pas beaucoup de sources de revenus.

Les dépenses que vous pouvez déduire

Ici, la liste est plus longue. Tout ce qui sert à acquérir, conserver ou améliorer le bien peut potentiellement être déduit.

Les charges de copropriété. Vous payez votre quote-part chaque trimestre. C'est déductible. Mais attention : seulement les charges récupérables non répercutées sur le locataire. Si votre locataire vous rembourse, vous ne déduisez pas.

La taxe foncière. Déductible en totalité. Même si vous la payez en plusieurs fois.

Les intérêts d'emprunt. Attention, pas le capital remboursé. Uniquement les intérêts. Votre tableau d'amortissement bancaire fait la distinction. C'est lui que vous suivez.

Les assurances. Assurance propriétaire non occupant, assurance loyers impayés, protection juridique... Tout est déductible.

Les frais de gestion. Vous payez une agence pour gérer la location ? Déductible. Vous avez pris un expert-comptable ? Déductible aussi.

Les travaux d'entretien et de réparation. Là, ça se complique un peu. Refaire la peinture : oui. Remplacer une chaudière défectueuse : oui. Mais transformer un garage en studio : non, c'est de l'amélioration, pas de l'entretien. La frontière n'est pas toujours nette. En cas de doute, demandez.

Les honoraires du notaire. Frais d'acte, frais de mainlevée d'hypothèque... Tout passe en charges.

Cette liste n'est pas exhaustive. Mais elle couvre 90% des cas. Le principe général : tout ce qui est nécessaire à la gestion du bien et justifié par une facture peut être déduit.

Les documents indispensables à conserver et déclarer

Le livre de trésorerie ne suffit pas. Vous devez aussi tenir à jour plusieurs documents officiels. Ça paraît lourd dit comme ça. En pratique, une fois que c'est organisé, ça prend peu de temps.

Les procès-verbaux d'assemblée générale (PV d'AG)

Même si vous êtes juste trois dans la famille, vous devez tenir une AG chaque année. Au minimum une. C'est la loi. Pas d'exception.

L'ordre du jour classique :

  • Approbation des comptes de l'année écoulée

  • Quitus au gérant

  • Éventuelles décisions importantes (travaux, changement de locataire, modification des statuts...)

Rédigez un PV. Pas besoin d'être notaire. Un document simple suffit. Date, lieu, présents, ordre du jour, décisions votées. Tout le monde signe. Vous classez ça dans un registre ou un classeur dédié.

Combien de SCI familiales sautent cette étape ? Beaucoup trop. "On se voit tous les week-ends, pas besoin de formalisme." Erreur. Le fisc peut requalifier votre SCI en société fictive si vous ne respectez pas les règles de base. Et l'absence d'AG, c'est un gros signal d'alarme.

Une AG bien faite vous prend une heure par an. Une requalification vous coûte des milliers d'euros. Le calcul est vite fait.

Les pièces justificatives

Les factures. Toutes. Même les petites. Vous les classez par ordre chronologique ou par catégorie. Comme vous préférez. L'essentiel, c'est de pouvoir les retrouver rapidement.

Les quittances de loyer. Certains gérants se contentent des virements bancaires. C'est risqué. Une quittance, c'est la preuve officielle que le locataire a payé. Éditez-en une chaque mois. Même si le locataire ne la demande pas.

Les relevés bancaires. Vous les gardez tous. Ils prouvent la réalité des mouvements. En cas de contrôle, le fisc les réclame souvent.

Les contrats de bail. Original + tous les avenants. Durée du bail, montant du loyer, clauses spécifiques... Tout doit être accessible.

Durée de conservation : 6 ans minimum. C'est la prescription fiscale. Le fisc peut remonter jusqu'à trois ans en arrière (six ans en cas d'omission de déclaration). Pour être tranquille, gardez tout au moins six ans après la fin de l'exercice concerné.

Certains documents se conservent même 10 ans :

  • Les statuts de la SCI

  • Les PV d'assemblée générale

  • Les actes notariés

  • Tout ce qui concerne l'immeuble lui-même

Conseil pratique : Numérisez tout. Les papiers jaunissent, s'abîment, se perdent. Un PDF sur un cloud, ça ne bouge pas. Faites une copie de sauvegarde sur un disque dur externe. On n'est jamais trop prudent.

La déclaration 2072

C'est LE document fiscal de votre SCI à l'IR. Vous la remplissez chaque année. Même si vous n'avez eu aucun revenu. Même si la SCI n'a pas encore de locataire.

La 2072 récapitule :

  • Tous les revenus fonciers de l'année (loyers, subventions...)

  • Toutes les charges déductibles

  • Le résultat final (positif ou négatif)

  • La répartition entre les associés selon leurs parts

Date limite : généralement début mai (en même temps que votre déclaration de revenus personnelle). Respectez-la. Un retard vous coûte 150 euros d'amende automatique. Plus l'attention du fisc.

Vous remplissez la 2072 en ligne sur impots.gouv.fr. Ou sur papier si vous préférez (mais c'est de plus en plus rare). Gardez une copie pour vos archives.

La déclaration 2044

Celle-là, ce n'est plus la SCI qui la fait. C'est chaque associé individuellement.

La 2072 a calculé votre quote-part de revenus fonciers. Vous reportez ce montant sur votre déclaration personnelle 2042, via l'annexe 2044.

Exemple : La SCI a généré 10 000 euros de revenus fonciers nets. Vous détenez 40% des parts. Vous déclarez 4 000 euros sur votre 2044 personnelle. Votre sœur qui a 60% des parts déclare 6 000 euros.

Chacun paie l'impôt selon sa tranche marginale. C'est le principe de la transparence fiscale. La SCI ne paie rien. Ce sont les associés qui paient.

Le registre des mouvements de parts sociales

Votre frère veut racheter les parts de votre sœur ? Ça se passe comment ?

D'abord, vous vérifiez les statuts. Ils prévoient généralement un agrément des autres associés. Vous organisez une AG pour valider la cession.

Ensuite, vous rédigez un acte de cession. Qui cède quoi, à qui, pour quel prix. Tout le monde signe.

Puis vous enregistrez cette cession auprès du service des impôts (dans le mois). Des droits d'enregistrement sont dus : 5% du prix de cession après un abattement.

Enfin, vous inscrivez ce mouvement dans le registre des mouvements de parts. C'est un document obligatoire que toute SCI doit tenir. Il retrace l'historique de tous les changements d'associés.

Beaucoup de SCI familiales négligent ce registre. "On est en famille, pas besoin." Faux. C'est obligatoire. Et c'est la preuve de la réalité juridique de votre société.

Les obligations en cas d'option pour l'Impôt sur les Sociétés (IS)

Parlons maintenant du cas minoritaire mais important : la SCI à l'IS.

Pourquoi opter pour l'IS ? Plusieurs raisons possibles :

  • Vous faites du marchand de biens (achat-revente rapide)

  • Vous voulez amortir le bien pour réduire l'impôt

  • Vous prévoyez de réinvestir massivement les bénéfices

  • Votre tranche marginale d'impôt est très élevée (et l'IS à 15% ou 25% devient plus intéressant)

Mais attention : cette option change tout. Vraiment tout. Vous quittez le monde de la simplicité pour entrer dans celui de la complexité comptable.

Comptabilité d'engagement : les règles d'une société commerciale

À l'IS, votre SCI devient une vraie société commerciale aux yeux de la loi. Terminée la comptabilité de trésorerie. Vous devez tenir une comptabilité d'engagement en partie double.

Ça veut dire quoi concrètement ?

Comptabilité d'engagement : Vous enregistrez les opérations à leur date de fait générateur. Pas à leur date de paiement. Une facture datée du 30 décembre compte dans l'exercice, même si vous la payez le 15 janvier suivant.

Partie double : Chaque opération affecte au moins deux comptes. Un au débit, un au crédit. Le total débit doit toujours égaler le total crédit. C'est la base du plan comptable général. Si vous n'avez jamais fait de compta, c'est du chinois. Normal.

Les documents obligatoires à produire

Un bilan annuel. C'est la photographie de votre patrimoine à la clôture de l'exercice. Deux colonnes : l'actif (ce que possède la SCI) et le passif (ce qu'elle doit). Les deux totaux s'équilibrent toujours.

L'actif comprend : les immeubles, le matériel, la trésorerie, les créances... Le passif comprend : le capital, les réserves, les dettes, les emprunts...

Un compte de résultat. Là, ce ne sont plus des recettes et des dépenses. Ce sont des produits et des charges. La différence ? Les produits incluent ce qui est acquis (même non encore encaissé). Les charges incluent ce qui est dû (même non encore payé).

Le compte de résultat détermine le bénéfice ou la perte de l'exercice. C'est ce montant qui sera imposé à l'IS.

Une annexe comptable. Document complémentaire qui explique vos choix comptables. Quelle méthode d'amortissement vous avez utilisée ? Comment vous avez valorisé les stocks ? Pourquoi tel poste a fortement augmenté ?

L'annexe rend vos comptes lisibles et compréhensibles. Elle est obligatoire dès que vous dépassez certains seuils (mais en pratique, mieux vaut toujours la faire).

Une liasse fiscale complète. C'est le package de formulaires à envoyer au fisc chaque année.

  • Le formulaire 2065 : C'est la déclaration de résultat proprement dite. Vous y inscrivez votre bénéfice imposable et calculez l'IS dû.

  • Les formulaires 2033 (régime simplifié) ou 2050 à 2059 (régime réel normal) : Ce sont les tableaux détaillés qui viennent à l'appui de votre déclaration. Bilan détaillé, compte de résultat détaillé, tableau des immobilisations, tableau des amortissements...

En régime simplifié (si vous ne dépassez pas certains seuils de chiffre d'affaires), vous avez moins de tableaux à remplir. Mais ça reste complexe. En régime réel normal, c'est encore plus détaillé.

Pourquoi l'expert-comptable devient indispensable

Soyons honnêtes : tenir une comptabilité d'engagement sans formation, c'est quasi impossible.

Le plan comptable général contient des centaines de comptes. Les règles d'amortissement sont complexes. Les provisions, les charges à payer, les produits constatés d'avance... Tout ça demande une vraie expertise.

Faire une erreur dans votre bilan peut coûter très cher. Sous-évaluer votre résultat ? Redressement fiscal. Sur-évaluer vos amortissements ? Rejet et pénalités. Oublier une annexe ? Amende.

Un expert-comptable maîtrise tout ça. Il tient votre comptabilité au jour le jour. Il clôture vos comptes. Il prépare votre liasse fiscale. Il vous conseille sur l'optimisation. Il vous représente en cas de contrôle.

Comptez entre 1 500 et 3 000 euros par an pour une SCI à l'IS avec un patrimoine simple. Ça peut monter à 5 000 euros si votre structure est plus complexe (plusieurs biens, opérations nombreuses, filiales...).

C'est cher ? Oui. C'est indispensable ? Absolument. Les sanctions fiscales d'une comptabilité mal tenue vous coûteraient dix fois plus cher.

Notre conseil : Si vous envisagez l'option IS, rencontrez d'abord un expert-comptable. Qu'il vous explique les conséquences. Qu'il vous chiffre ses honoraires. Vous déciderez ensuite en connaissance de cause.

Beaucoup de SCI familiales découvrent trop tard la lourdeur de l'IS. Elles ont opté pour "payer moins d'impôt". Elles se retrouvent avec une usine à gaz comptable. Le jeu n'en valait pas la chandelle.

L'IS convient surtout aux SCI avec une vraie activité commerciale ou un patrimoine important. Pour une petite SCI familiale avec deux ou trois appartements en location, l'IR reste généralement plus simple et plus avantageux.

Comment réaliser la comptabilité de votre SCI familiale ?

Pour une SCI à l'IR avec une comptabilité simplifiée, plusieurs options s'offrent à vous selon votre budget, votre temps disponible et votre aisance avec les chiffres.

Gestion en autonomie :

Si votre SCI possède un ou deux biens avec peu de mouvements, vous pouvez parfaitement tenir votre livre de recettes-dépenses sur un simple tableur Excel ou Google Sheets. L'essentiel est la rigueur : enregistrez chaque opération immédiatement et conservez méthodiquement tous vos justificatifs. Cette solution ne coûte rien mais demande de la discipline.

Les logiciels de comptabilité SCI :

Plusieurs solutions en ligne proposent des modules spécialement conçus pour les SCI familiales. Ces outils automatisent le classement des opérations, génèrent automatiquement la déclaration 2072 et assurent le suivi des échéances. Comptez entre 10 et 30 euros par mois selon les fonctionnalités. Cette option représente un bon compromis entre autonomie et sécurisation.

L'expert-comptable :

Faire appel à un professionnel garantit la conformité totale de votre comptabilité et vous protège en cas de contrôle fiscal. L'expert-comptable peut également vous conseiller sur l'optimisation fiscale de votre structure. Les honoraires varient entre 500 et 1500 euros par an pour une SCI simple à l'IR, selon le nombre de biens et la complexité des opérations.

Notre recommandation : Pour une première année ou en cas de doute, commencez par consulter un expert-comptable qui pourra mettre en place votre organisation comptable. Vous pourrez ensuite reprendre la main progressivement une fois les procédures bien établies.

Les risques d'une mauvaise tenue de comptes

Ne pas tenir de comptabilité ou la gérer approximativement expose votre SCI familiale à des risques majeurs :

La requalification en société fictive : Si l'administration fiscale constate que votre SCI ne fonctionne pas réellement (absence de comptabilité, pas de réunion d'AG, compte bancaire personnel utilisé...), elle peut la requalifier en société fictive. Les conséquences sont désastreuses :

  • remise en cause de tous les avantages fiscaux,

  • redressement fiscal sur plusieurs années,

  • pénalités et intérêts de retard.

Le rejet de charges déductibles : Sans justificatifs probants et une comptabilité claire, le fisc peut refuser la déduction de vos charges, augmentant ainsi votre base imposable et le montant de vos impôts.

La responsabilité du gérant : En cas de faute de gestion caractérisée (y compris comptable), le gérant de la SCI peut voir sa responsabilité civile engagée par les associés ou par des créanciers.

Les sanctions pénales : Dans les cas les plus graves (dissimulation de revenus, fausses factures), des poursuites pénales pour fraude fiscale peuvent être engagées.

Les conflits entre associés : Une comptabilité floue ou inexistante crée un terrain propice aux désaccords familiaux, notamment lors de la répartition des résultats ou en cas de cession de parts.

Éviter les erreurs comptables courantes en SCI Familiale

Gérer une SCI familiale semble simple sur le papier. Pourtant, de nombreux gérants tombent dans des pièges comptables qui peuvent coûter cher. Certaines erreurs paraissent anodines au début. Elles deviennent problématiques lors d'un contrôle fiscal. Voyons ensemble les erreurs les plus fréquentes et comment les éviter.

Top 10 des erreurs comptables en SCI

1. Ne pas ouvrir de compte bancaire dédié

Beaucoup de familles utilisent leur compte personnel pour la SCI. "C'est juste entre nous", pensent-ils. Grave erreur. Le fisc y voit un signe de société fictive. Vous mélangez patrimoine personnel et patrimoine de la société. Résultat : en cas de contrôle, impossible de justifier clairement les flux financiers.

2. Oublier de tenir un livre de recettes-dépenses

Certains gérants se disent : "Je garde toutes mes factures, ça suffit". Non, ça ne suffit pas. Un tas de papiers dans un tiroir n'est pas une comptabilité. Vous devez avoir un document chronologique qui retrace chaque mouvement.

3. Ne pas organiser d'assemblée générale annuelle

"On se voit tous les dimanches, pas besoin de formalisme". Faux. L'absence d'AG peut faire requalifier votre SCI en société fictive. Les associés doivent se réunir officiellement au moins une fois par an. Et cela doit laisser une trace écrite.

4. Déduire des charges non justifiées

Vous avez fait des travaux mais le prestataire ne fait pas de facture ? Vous payez en liquide pour "avoir un geste commercial" ? L'administration fiscale refusera la déduction. Sans justificatif conforme, pas de charge déductible. C'est aussi simple que cela.

5. Mélanger travaux d'amélioration et travaux d'entretien

Tous les travaux ne sont pas déductibles de la même façon. Les travaux d'entretien sont déductibles immédiatement. Les travaux d'amélioration ne le sont pas (sauf en IS via l'amortissement). Beaucoup de gérants déduisent tout sans distinction.

6. Oublier de déclarer les loyers perçus

Parfois, un locataire paie en retard. Le loyer arrive en janvier alors qu'il concerne décembre. Certains gérants oublient de le déclarer. Ou pire : ils ne déclarent que les loyers encaissés en pensant bien faire. Mais le fisc croise les données. Vos locataires déclarent ce qu'ils paient. Les montants doivent correspondre.

7. Ne pas conserver les pièces justificatives assez longtemps

Six ans minimum. C'est la durée légale. Pourtant, combien de gérants jettent leurs papiers après deux ou trois ans ? "On manque de place", "ça encombre". Et puis un contrôle fiscal arrive. Portant sur l'année N-5. Panique à bord : impossible de retrouver les justificatifs.

8. Mal gérer les comptes courants d'associés

Un associé avance 10 000 euros pour des travaux. L'argent est versé depuis son compte personnel. Mais rien n'est formalisé. Pas de convention écrite. Pas de suivi en comptabilité. Quelques années plus tard, tensions familiales. L'associé veut récupérer son argent. Impossible de prouver le montant exact.

9. Négliger la déclaration 2072

"Je n'ai pas eu de revenus cette année, pas besoin de déclarer". Erreur classique. Même avec zéro euro de loyer, vous devez envoyer une déclaration 2072. C'est l'obligation annuelle de toute SCI à l'IR. L'oubli coûte 150 euros d'amende. Et attire l'attention du fisc.

10. Payer des dépenses personnelles avec le compte de la SCI

C'est LA tentation. Le compte de la SCI a de la trésorerie. Vous avez besoin d'argent personnellement. "Je me rembourserai plus tard". Vous utilisez la carte bancaire de la SCI pour vos courses, vos vacances, vos achats personnels.

Ce qu'il faut retenir

La comptabilité d'une SCI familiale à l'IR reste accessible et peut être gérée en autonomie avec un minimum d'organisation. L'essentiel repose sur trois piliers : tenir rigoureusement un livre de recettes-dépenses, conserver tous les justificatifs et déclarer fidèlement vos revenus via la déclaration 2072.

Si votre SCI opte pour l'IS ou si sa gestion devient complexe, le recours à un expert-comptable s'impose pour sécuriser votre structure et optimiser votre fiscalité.

N'attendez pas le contrôle fiscal pour mettre en ordre votre comptabilité. Une bonne tenue des comptes dès la création de votre SCI vous évitera bien des tracas et garantira la pérennité de votre patrimoine familial.

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