Comment obtenir un prêt pour investir ?
Investir à crédit dans l’immobilier locatif offre un excellent levier patrimonial, mais nécessite une gestion rigoureuse du risque. Cet article décrypte les bonnes pratiques pour emprunter en toute sérénité : évaluer sa capacité d’emprunt, maîtriser l’effet de levier et sécuriser la viabilité du projet. Objectif : concilier rentabilité et prudence dans un contexte immobilier mouvant.
Évaluer sa capacité d’emprunt
Votre capacité d’emprunt détermine le montant maximal que les banques accepteront de financer. Elle repose principalement sur le taux d’endettement, qui ne doit pas dépasser 35 % des revenus nets, après déduction des charges (crédits en cours, pensions, etc.). Les établissements analysent vos justificatifs : fiches de paie, revenus locatifs, charges courantes, pour évaluer la soutenabilité du crédit.
Un apport personnel — idéalement 10 % du coût total du projet — permet d’obtenir de meilleures conditions : taux plus attractif, assurance réduite, acceptation plus facile. Certains montages comme le LMNP permettent d’investir sans apport, mais cela augmente le risque de levier excessif en cas de baisse de valeur ou d’imprévu.
Comprendre les risques liés aux fonds immobiliers
L’investissement dans des véhicules comme les SCPI implique des risques spécifiques. Le risque de liquidité est le plus courant : dans certains cas, la revente des parts peut prendre plusieurs mois, voire plus d’un an. Par ailleurs, les fluctuations du marché impactent la valorisation des parts, parfois avec une forte volatilité.
Une solution consiste à diversifier : mixer SCPI de bureaux, commerces, santé, résidentiel ou européennes pour équilibrer les performances. Ce principe s’applique aussi au portefeuille global : conjuguer immobilier physique, produits financiers et placements sécurisés limite les déséquilibres entre rentabilité et liquidité.
Vérifier l’autorisation des intermédiaires financiers
Avant tout engagement, assurez-vous que les intermédiaires sont enregistrés au registre de l’ORIAS, indispensable pour les courtiers en crédit, conseillers en gestion de patrimoine ou vendeurs de SCPI. Une recherche rapide sur orias.fr permet d’éviter les faux conseillers et les montages frauduleux.
De nombreuses escroqueries dans l’immobilier locatif naissent de démarchages agressifs par des structures non agréées. En cas de litige avec un intermédiaire non déclaré, aucun recours ni indemnisation n’est garanti. Cette vérification préalable est une étape essentielle dans votre sécurité juridique.
Disposer d’une épargne de précaution
Avant d’investir à crédit, constituez un matelas de sécurité équivalent à 6 mois de loyers, pour faire face à des vacances locatives ou des travaux imprévus. Cette épargne de précaution doit idéalement représenter 20 % de vos revenus, afin de maintenir votre taux d’endettement sous contrôle, même en période difficile.
Le Livret A ou le LDDS restent les meilleurs supports pour une épargne immédiatement disponible. À l’inverse, les contrats d’assurance-vie en fonds euros ou les SCPI ne conviennent pas pour cette réserve, car peu liquides ou soumis à des délais de rachat.
Ne pas investir ce que l’on ne possède pas
L’effet de levier est un accélérateur de patrimoine, mais aussi un amplificateur de risque. Lorsque le ratio dette / patrimoine dépasse 2,5, le projet devient fragile : il suffit d’une baisse du marché ou d’un imprévu locatif pour déséquilibrer votre situation financière.
Des stratégies plus prudentes existent : créer une SCI familiale, mixer emprunt bancaire et autofinancement progressif, ou encore investir en SCPI sans emprunt pour générer des revenus sans effet de levier.
Diversifier ses investissements
Une répartition équilibrée permet de résister aux cycles économiques :
-
70 % en immobilier physique (locatif classique, SCPI)
-
30 % en produits liquides ou financiers (fonds euros, actions internationales)
Voici un exemple de répartition selon votre profil :
Profil Immobilier locatif SCPI Fonds euros Actions internationales Prudent 60 % 20 % 20 % 0 % Équilibré 40 % 30 % 10 % 20 %
Certaines plateformes en ligne proposent des outils de gestion automatisée pour rééquilibrer vos allocations en fonction des performances et du cycle immobilier.
Se méfier des promesses de rendements élevés
Un rendement locatif supérieur à 7 % doit éveiller votre vigilance. Derrière ce chiffre peuvent se cacher :
-
Des frais cachés,
-
Des valeurs surestimées,
-
Ou des clauses désavantageuses (baux commerciaux déséquilibrés, charges locatives imprévues...).
Analysez les performances passées sur au moins 5 ans, comparez les cash-flows aux données du marché, et vérifiez la cohérence des prix proposés.
Se former et s’informer
Avant de signer, appuyez-vous sur des sources reconnues et des experts certifiés.
Quelques ressources utiles :
-
Conseillers enregistrés à l’ORIAS
-
Dossiers pédagogiques sur le financement locatif
Des webinaires gratuits sont proposés chaque trimestre par des plateformes spécialisées en investissement immobilier, pour décrypter l’évolution des taux, les réformes fiscales, et les mécanismes de protection à mettre en place.
Crédit immobilier locatif : quelles banques privilégier ?
Spoiler : ce n’est pas forcément celle avec la pub la plus sympa
Vous avez trouvé le bien idéal, le locataire type en tête, une rentabilité à 5,2 % nette sur votre simulateur. Il ne vous manque plus qu’un détail : convaincre une banque de financer tout ça. Mais alors… quelle banque choisir pour un crédit immobilier locatif ? Spoiler : toutes ne jouent pas avec les mêmes règles, et certaines sont aussi rigides qu’un conseiller bancaire un lundi matin.
Banques traditionnelles vs banques en ligne : pas le même film
Les banques traditionnelles — comprenez : celles avec des agences, du parquet et parfois une plante verte fatiguée dans le hall — ont un avantage : elles connaissent le terrain. Mieux encore, elles savent souvent gérer les profils investisseurs, surtout si vous êtes déjà client depuis quelques années, que vous avez un petit PEL planqué dans un tiroir, et un conseiller “qui vous suit” (du moins sur le papier).
Mais leur force, c’est aussi leur inertie : les délais peuvent être longs, les demandes de justificatifs infinies, et chaque validation passe par un obscur “service risque” dont personne ne connaît ni le nom, ni l'adresse mail directe.
Les banques en ligne, elles, sont plus rapides, souvent moins chères… mais plus frileuses sur les projets d’investissement locatif. Vous n’avez pas de résidence principale ? Vous êtes en LMNP ? Vous achetez via une SCI ? Là, soudainement, leur site vous oriente vers le service client… qui vous explique que “ce type de projet n’est pas éligible dans l’immédiat”. Traduction : “revenez quand vous achetez un T2 à usage personnel à Toulouse.”
Ce qui fait pencher la balance : votre dossier, pas votre sourire
Quelle que soit la banque, votre dossier est passé au peigne fin. L’analyse est loin d’être romantique : revenus, taux d’endettement, reste à vivre, reste à payer, reste tout court.
Ce que les banques adorent :
-
Les profils stables (CDI, professions réglementées, revenus réguliers).
-
Un projet rentable (rentabilité > 4 % net, vacance maîtrisée).
-
Un peu d’apport (10 à 20 % pour montrer que vous êtes sérieux, même si vous rêviez de financer à 110 %).
-
Et surtout, un historique bancaire propre : pas de découvert chronique ni de “paiement Netflix - 6,99€” en rouge trois fois par mois.
L’astuce que peu d’investisseurs exploitent : la banque régionale
Vous habitez à Paris mais vous achetez à Saint-Étienne ou à Mulhouse ? N’allez pas forcément voir votre banquier parisien. Certaines banques régionales, surtout en province, sont nettement plus souples sur les projets locaux. Elles connaissent leur marché, elles savent qu’un T3 bien placé à 1 100 €/m² peut rapporter gros… et elles n’ont pas les mêmes barèmes de risque que les banques nationales.
Et si vous êtes expatrié, sachez que certaines agences ont des pôles dédiés aux non-résidents, avec des équipes rompues à la gestion des dossiers à distance. Bref : n’hésitez pas à élargir le terrain de jeu.
Crédit immobilier locatif sans apport : possible ou risqué ?
Oui, les banques peuvent financer 110 %… mais pas les yeux fermés
L’idée fait rêver : investir dans l’immobilier locatif sans sortir un centime de sa poche, faire financer non seulement le bien, mais aussi les frais de notaire, les travaux, et même les rideaux du salon. Et parfois, ce rêve devient réalité. Mais avant de signer les yeux fermés, autant savoir ce qu’il y a sous le capot. Car si le prêt à 110 % existe bel et bien, il n’est accordé qu’à des profils triés sur le volet… et il n’est pas sans contrepartie.
Peut-on vraiment emprunter sans apport ?
Oui, c’est possible. Mais ce n’est pas automatique. La banque ne va pas vous prêter l’intégralité du projet juste parce que vous avez lu trois livres sur Robert Kiyosaki ou parce que votre simulateur Excel indique “rentabilité nette : +4,7 %”. Elle attend des garanties solides.
Les cas les plus courants où les banques acceptent de financer 100 à 110 % :
-
Vous êtes en CDI avec un bon niveau de revenus et peu ou pas d’endettement.
-
Vous avez déjà un patrimoine immobilier ou financier.
-
Vous êtes expatrié avec des revenus élevés et stables (mais en euros, de préférence).
-
Ou vous êtes client fidèle de la banque, avec un historique bancaire impeccable et une relation de long terme.
Bref : il faut inspirer confiance. Si votre projet est bien ficelé, rentable, et que vous cochez toutes les cases, certaines banques spécialisées ou régionales peuvent suivre.
Où est le piège ?
Il n’y a pas de piège. Mais il y a du risque. Et c’est là que l’effet de levier — ce fabuleux accélérateur de patrimoine — peut devenir un booster de stress si le marché tourne ou si votre bien reste vacant trop longtemps.
Sans apport :
-
Vos mensualités sont mécaniquement plus élevées.
-
Le coût global du crédit est plus important (vous remboursez aussi les frais).
-
Votre rentabilité nette est plus fragile : le moindre imprévu peut faire basculer le cash-flow dans le rouge.
Et en cas de revente rapide (5 à 7 ans), vous risquez de ne pas avoir amorti suffisamment de capital. Résultat : vous remboursez la banque, mais vous repartez sans bénéfice, voire avec un petit trou dans la raquette.
La bonne approche : viser l’équilibre, pas l’illusion
Investir sans apport, ce n’est pas une hérésie. Mais il faut que votre projet s’autofinance réellement. L’objectif n’est pas de “faire un coup” mais de dégager un cash-flow positif ou, au pire, neutre. Cela signifie :
-
un loyer suffisant pour couvrir les mensualités + charges,
-
un emplacement porteur pour limiter la vacance,
-
une fiscalité bien choisie (LMNP au réel ou SCI à l’IS, par exemple),
-
et une épargne de précaution en réserve, au cas où.
Parce qu’un projet qui tient uniquement grâce à des taux bas et à la bonne volonté du locataire… n’est pas un projet, c’est une roulette russe.
Simulation de rentabilité : intégrer le crédit dans vos calculs
Parce qu’un bien rentable sur le papier ne l’est pas toujours sur le compte bancaire
Avant d’acheter un bien locatif, on a tous cette même excitation : un loyer correct, une ville dynamique, un agent qui vous promet qu’il aurait déjà cinq visites “s’il n’avait pas bloqué le créneau pour vous”. Mais une fois cette euphorie passée, place au sérieux : il faut simuler la rentabilité réelle, en intégrant le crédit. Et pas juste “mensualité = loyer”, mais en prenant en compte les flux complets du projet.
Le crédit, ce facteur qui peut tout changer
Emprunter, c’est utiliser l’effet de levier. Très bien. Mais encore faut-il savoir le piloter. Chaque mensualité comprend une part de capital non déductible, des intérêts (eux, souvent déductibles), et une assurance emprunteur obligatoire. Ces éléments impactent directement votre cash-flow et votre rentabilité nette.
Beaucoup d’investisseurs négligent ces postes dans leurs calculs. Résultat ? Un projet qui semblait rentable “au doigt mouillé” devient à peine équilibré une fois les chiffres réels posés.
Quels indicateurs regarder pour éviter les illusions ?
Trois indicateurs vous donnent une vision claire :
D’abord, le cash-flow mensuel, c’est-à-dire ce qu’il reste (ou pas) une fois toutes les charges payées. Ensuite, la rentabilité nette après impôt, qui dépend fortement du régime fiscal choisi. Enfin, le Taux de Rendement Interne (TRI), plus technique mais redoutablement utile, car il intègre tous les flux financiers (apport, prêt, revente, fiscalité) sur la durée totale du projet.
Ne pas regarder ces trois indicateurs, c’est comme acheter un immeuble sans vérifier les fondations : risqué… et souvent coûteux.
N’oubliez pas la fiscalité et l’assurance emprunteur
Le régime fiscal fait toute la différence. En LMNP au réel, vous pouvez déduire vos intérêts d’emprunt, votre assurance, vos frais. En micro-BIC, non : un abattement forfaitaire remplace toutes les déductions personnalisées.
Quant à l’assurance emprunteur, elle peut représenter plusieurs milliers d’euros sur la durée. Si vous ne l’intégrez pas dans votre simulation, votre rentabilité théorique peut fondre plus vite qu’un studio mal isolé en hiver.
Un bon simulateur vaut mieux qu’un tableur mal paramétré
Oubliez les simulateurs en ligne qui vous sortent un taux de rentabilité en deux clics sans vous demander votre régime fiscal, votre taux de crédit, ou vos frais réels. Un bon outil vous permet d’intégrer l’ensemble du montage : fiscalité, crédit, charges, durée du prêt, travaux éventuels, etc.
Et si vous êtes à l’aise avec Excel, créez un modèle personnalisé. Sinon, certaines plateformes comme rendementslocatifs.com, Horiz.io ou Yieldim font très bien le travail
Assurance emprunteur : comment réduire son coût sur un crédit locatif ?
Parce qu’il n’y a pas que la banque qui gagne de l’argent avec votre prêt
On parle souvent du taux d’intérêt, des frais de dossier, du type de crédit… Mais il y a un invité discret dans tout prêt immobilier : l’assurance emprunteur. Et autant vous dire que si vous la laissez faire, elle peut grignoter une belle part de votre rentabilité locative, mois après mois, sans jamais se faire remarquer. Sauf sur votre tableau d’amortissement.
La bonne nouvelle ? On peut négocier, comparer et changer. Et parfois économiser plusieurs milliers d’euros sur la durée du prêt. Voyons comment.
Contrat groupe vs délégation : ce n’est pas la même facture
Quand vous signez un crédit immobilier, la banque vous propose automatiquement son contrat d’assurance maison, appelé “contrat groupe”. C’est pratique, tout est centralisé, et la souscription est immédiate. Mais pratique ne veut pas dire économique. Car ce contrat est mutualisé : tous les emprunteurs sont mis dans le même panier, que vous soyez marathonien ou amateur de raclette fondue.
À l’inverse, la délégation d’assurance vous permet de choisir un contrat externe, souvent auprès d’un assureur indépendant. Il s’agit d’un contrat personnalisé : les garanties sont adaptées à votre profil, votre projet, et votre niveau de risque. Résultat ? Des cotisations jusqu’à 50 % moins chères, avec des garanties souvent équivalentes, voire supérieures.
Oui, vous avez bien lu : la même couverture, pour deux fois moins cher. Ce n’est pas de la magie, c’est de la concurrence.
Le profil emprunteur change tout
Le coût de votre assurance dépend d’un critère central : votre profil. Vous êtes jeune, en bonne santé, non-fumeur, salarié en CDI dans un secteur sans risque ? Vous cochez toutes les cases pour obtenir des tarifs préférentiels en délégation.
À l’inverse, plus vous êtes “hors standard” (travail physique, expatrié, entrepreneur, fumeur régulier ou simple adepte du cigare du dimanche), plus la prime grimpe. Et là encore, la délégation peut ajuster finement au lieu de vous faire payer pour les autres.
Autre point important : si vous empruntez à deux, la répartition des garanties entre co-emprunteurs peut être optimisée. L’un des deux peut être assuré à 100 %, l’autre à 50 %, selon les revenus, les risques et… le budget.
Quand et comment changer d’assurance ?
Si vous avez déjà signé, pas de panique. Vous pouvez changer d’assurance emprunteur à tout moment :
-
dans les 12 mois qui suivent la signature (loi Hamon),
-
puis à chaque date anniversaire du contrat (loi Bourquin).
La seule condition : la nouvelle assurance doit présenter des garanties équivalentes à celles du contrat initial. Pour cela, il suffit de comparer la fiche standardisée remise par votre banque avec les conditions du nouveau contrat. De nombreux courtiers et plateformes spécialisées s’en chargent gratuitement.
Faut-il opter pour un taux fixe ou variable en 2025 ?
Spoiler : en période d’incertitude, la sérénité a souvent plus de valeur qu’un point de rentabilité
Si vous êtes sur le point de signer un crédit immobilier pour un investissement locatif, une question vous trotte sûrement en tête (ou hante vos simulations Excel) : taux fixe ou taux variable ? L’un est rassurant comme une couette en hiver. L’autre promet des économies… sauf quand il décide de se réveiller au mauvais moment.
Alors que les taux directeurs de la BCE poursuivent leur ajustement, et que l’inflation joue les trouble-fêtes, le choix du bon taux devient stratégique. Voyons cela de plus près.
Le taux fixe : prévisible, stable, parfois un peu plus cher (mais bon…)
Avec un taux fixe, vous connaissez le montant exact de vos mensualités du premier au dernier jour. Aucune surprise. Votre banquier ne vous appellera jamais pour vous dire : “Mauvaise nouvelle, vos échéances augmentent de 150 € ce mois-ci”.
Et surtout, si vous êtes en mode investisseur rationnel, ce taux stable vous permet de :
-
sécuriser votre cash-flow mensuel,
-
verrouiller votre TRI (Taux de Rendement Interne),
-
construire une projection patrimoniale lisible.
Oui, le taux fixe est parfois un peu plus élevé. Mais dans un contexte incertain, la tranquillité a un prix. Et il reste souvent raisonnable comparé aux sueurs froides qu’un taux variable mal capé peut provoquer.
Le taux variable : séduisant… mais à manier avec précaution
En théorie, le taux variable est plus bas à la signature. Vous commencez avec des mensualités réduites, donc un cash-flow plus généreux. Parfait pour optimiser votre rentabilité nette — tant que les taux ne bougent pas.
Mais en pratique, il suffit d’un mouvement de la BCE pour voir vos mensualités grimper, parfois violemment. Et si votre prêt n’est pas capé (ou mal capé), vous pourriez vous retrouver avec une mensualité majorée de 20 à 30 % en quelques trimestres.
Exemple : un taux de départ à 2,2 % peut passer à 4,2 % en deux ans. Sur un emprunt de 200 000 € sur 20 ans, ça fait une différence de plus de 180 € par mois. À ce stade, votre “rentabilité optimisée” se transforme en “cash-flow à zéro”.
Et en 2025, alors ? Que dit le contexte ?
La tendance actuelle est claire : la période des taux ultra-bas est derrière nous. Même si la BCE ralentit la hausse, les taux restent sensibles aux données économiques et aux tensions géopolitiques. Et une baisse rapide des taux ? Peu probable à court terme.
Dans ce contexte, le taux fixe reste la référence pour les investisseurs souhaitant stabiliser leur stratégie patrimoniale. Il est particulièrement adapté si :
-
vous achetez pour du long terme,
-
votre objectif est la préservation de cash-flow,
-
vous voulez éviter tout “effet cliquet” à la hausse.
Le taux variable peut rester une option… mais uniquement si :
-
le prêt est capé (et bien capé),
-
vous avez de la trésorerie d’avance,
-
vous êtes prêt à renégocier rapidement en cas de baisse des taux (ce qui n’est pas garanti…).
Reprofilage ou renégociation du crédit : quand et comment l’envisager ?
Parce qu’un crédit immobilier, ça ne se signe pas pour 20 ans… les yeux fermés
Au moment de souscrire votre prêt immobilier, tout semblait calé : un taux convenable, un cash-flow positif, une rentabilité prometteuse. Et puis… la vie. Une hausse de charges, un locataire qui tarde à payer, un contexte économique qui s’assombrit ou tout simplement un changement de situation personnelle. Résultat : vous commencez à regarder vos mensualités avec un soupçon de sueur sur le front.
Heureusement, tout n’est pas figé dans le marbre. Il est possible d’agir en cours de route. Soit en renégociant le crédit, soit en le “reprofilant”. Mais à condition de s’y prendre au bon moment — et pour les bonnes raisons.
Renégociation : quand le taux ne vous fait plus rêver
Si vous avez souscrit un crédit immobilier à un moment où les taux étaient plus élevés (et oui, ça arrive…), il peut être intéressant de renégocier. Cela consiste à demander à votre banque :
-
une baisse du taux actuel,
-
ou à faire jouer la concurrence via un rachat de crédit par un autre établissement.
Mais attention : pour que l’opération soit rentable, il faut que la différence de taux soit significative (généralement au moins 0,5 à 0,7 point), que vous soyez encore en première moitié de remboursement, et que les frais de dossier ou pénalités ne grignotent pas tout le gain. Sinon, autant garder son contrat et dormir tranquille.
Reprofilage : la version “soft” de la restructuration
Le reprofilage du crédit, c’est un peu comme ajuster sa ceinture sans changer de pantalon. Vous gardez le même prêt, mais vous demandez à :
-
allonger la durée pour baisser les mensualités (et soulager votre trésorerie),
-
ou réduire les mensualités temporairement, avec reprise normale plus tard.
Cette solution est souvent acceptée après 24 mois de remboursement, surtout si vous montrez à la banque que vous suivez votre projet de près… et que vous ne vous lancez pas dans ce reprofilage par pure paresse budgétaire.
Une opportunité fiscale souvent négligée
Renégocier ou étaler votre crédit ne sert pas uniquement à souffler côté trésorerie. Cela peut aussi prolonger la durée de déductibilité de vos intérêts d’emprunt, surtout si vous êtes en LMNP au réel ou en SCI à l’IS.
Plus vos intérêts s’étalent, plus vous conservez une base de déduction fiscale intéressante. C’est un levier souvent oublié, mais qui peut faire la différence dans le calcul de votre rentabilité nette. Autrement dit : reprofilage = économie d’impôt potentielle. Et là, tout de suite, ça devient plus séduisant.
Ces articles pourraient aussi vous intéresser
-
Différentes stratégies peuvent être adoptées pour réduire efficacement le coût de votre assurance emprunteur et optimiser vos économies. Comparer les offres d’assurance et privilégier la délégation d’assurance vous permettra de trouver une couverture plus avantageuse que celle proposée par votre banque. Les économies possibles peuvent s'élever à 30 %. Vous pourrez changer d’assurance à tout moment sans pénalité, grâce à la loi Lemoine. Cela vous permet de vous adapter aux meilleures offres du marché au fil du temps. Une autre astuce consiste à ajuster les garanties en fonction de vos besoins réels. Vous éliminerez les options superflues, ce qui peut vous faire économiser entre 10 % et 20 % sur votre prime annuelle.
-
Le prêt conventionné se distingue par son accessibilité universelle. Il n’est soumis à aucun critère de revenus. Il présente pourtant une grande flexibilité avec des durées de remboursement pouvant s’étendre jusqu’à 35 ans. Il présente également l’avantage d’être cumulable avec d’autres aides, comme le PTZ ou l’éco-PTZ, permettant ainsi d’optimiser son projet immobilier.
-
Ce guide explique comment réaliser une simulation de prêt immobilier pour SCI afin d’évaluer votre capacité d’emprunt. Il détaille l'importance de bien préparer votre projet immobilier en tenant compte des critères bancaires, de l'apport initial, des garanties et des durées d'amortissement. Vous apprendrez également comment utiliser des simulateurs en ligne, analyser les résultats, et optimiser vos conditions de financement pour maximiser les chances de réussite de votre SCI.