Capacité emprunt SCI familiale : optimiser son dossier

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  • Article rédigé par Mickaël ZONTA
  • Co-fondateur, Investissement-Locatif.com
Publié le samedi 23 août 2025
Sommaire
Qu’est-ce qu’une SCI familiale et pourquoi emprunter via ce modèle ?
Capacité d’emprunt d’une SCI familiale : principes et calcul
Comment obtenir un prêt immobilier pour une SCI familiale ?
Optimiser la capacité d’emprunt d’une SCI familiale
SCI familiale vs emprunt personnel : quelle solution choisir ?
Peut-on emprunter sans apport avec une SCI familiale ?
Quelle fiscalité pour une SCI familiale avec emprunt ?
Peut-on inclure les loyers futurs dans la capacité d’emprunt ?
Ce qu'il faut retenir
capacite-emprunt-sci-familiale

Créer une SCI familiale pour investir dans l’immobilier est courant. Beaucoup veulent emprunter à travers cette structure. Mais la capacité d’emprunt d’une SCI ne fonctionne pas comme pour un particulier.

Les banques regardent d’autres critères. Les revenus des associés, le capital social, les garanties proposées... Tout compte.

Alors, combien une SCI familiale peut-elle emprunter ? Comment optimiser ce montant ? Et comment convaincre la banque de financer un projet porté par une société civile immobilière ?

C’est ce qu’on va expliquer.

Qu’est-ce qu’une SCI familiale et pourquoi emprunter via ce modèle ?

Définition simple d’une SCI familiale

Une SCI familiale est une société civile immobilière composée uniquement de membres d’une même famille. Elle permet de détenir et gérer un ou plusieurs biens immobiliers ensemble. Chaque membre détient des parts sociales, proportionnelles à son apport.

La SCI ne peut pas faire d’activités commerciales. Elle est faite pour gérer un patrimoine immobilier dans la durée. Elle facilite aussi la transmission entre générations.

Pourquoi passer par une SCI familiale pour emprunter ?

Investir à plusieurs

Chaque associé apporte des fonds. Cela permet de viser plus grand. Une maison, un immeuble, plusieurs lots. Ce que l’on ne peut pas faire seul devient possible en groupe. La capacité d’emprunt augmente, car les revenus sont additionnés.

Limiter les conflits

Les statuts définissent qui fait quoi. Qui décide, qui signe, qui gère les comptes. Cela limite les tensions. Tout est écrit dès le départ. En cas de désaccord, on suit les règles du contrat.

Transmission facilitée

Pas besoin de vendre le bien. On peut donner ou vendre des parts sociales. Cela simplifie les démarches. On peut aussi répartir les parts dans le temps. Cela permet d’anticiper les droits de succession et de limiter leur impact.

Séparer patrimoine personnel et immobilier :

C’est la société qui emprunte. Le bien est à son nom. En cas de souci, le patrimoine privé reste à l’écart, même si les associés sont souvent cautions personnelles. C’est une protection partielle, mais utile.

Optimiser la fiscalité

Soit l’impôt sur le revenu, soit l’impôt sur les sociétés. L’un est plus souple pour les petits revenus. L’autre est plus intéressant pour les projets à long terme, avec forte rentabilité. La SCI permet d’ajuster le régime selon les objectifs.

Capacité d’emprunt d’une SCI familiale : principes et calcul

Comment fonctionne la capacité d’emprunt d’une SCI ?

La capacité d’emprunt d’une SCI familiale dépend de plusieurs éléments. Ce n’est pas la SCI seule qui est jugée, mais aussi les associés qui la composent. La banque analyse :

  • les revenus des associés (salaires, revenus fonciers, etc.)

  • le montant du capital social de la SCI

  • la qualité du projet immobilier (rendement, localisation, type de bien)

  • les garanties proposées (hypothèque, caution personnelle)

La SCI ne perçoit souvent pas encore de revenus. C’est donc la solidité financière des associés qui pèse le plus dans la décision.

Associés d'une SCI qui veulent emprunter pour leur projet immobilier

Quels critères les banques regardent ?

Les banques ne prêtent pas à l’aveugle. Elles analysent plusieurs éléments avant d’accepter un emprunt en SCI familiale. Le dossier est étudié à la loupe. Voici ce qu’elles regardent en priorité.

Apport et capital social

Un capital social trop bas peut bloquer le dossier. Il donne l’impression d’un projet mal préparé. À l’inverse, un capital plus élevé rassure. Il montre que les associés s’impliquent réellement. Ils ne dépendent pas à 100 % du financement bancaire.
L’apport personnel vient souvent en complément. Il couvre une partie du prix d’achat ou des frais (notaire, travaux, etc.). Plus l’apport est important, plus le risque est réduit pour la banque.

Revenus et taux d’endettement des associés

La banque ne regarde pas les revenus de la SCI, surtout si elle débute. Elle regarde ceux des associés. Salaire, activité non salariée, revenus fonciers : tout est pris en compte.

Le taux d’endettement des associés ne doit pas dépasser 35 %, charges comprises. Si un associé est déjà endetté à hauteur de 30 %, la banque risque de refuser. Même si le projet est bon. Elle veut s’assurer que les mensualités seront supportables, même en cas d’imprévu.

Projet locatif solide

Si la SCI investit dans un bien à louer, la banque étudie le rendement locatif. Elle veut voir si les loyers couvriront une partie du crédit.
Les revenus locatifs prévisionnels sont parfois intégrés dans le calcul de la capacité d’emprunt. Mais pas à 100 %. En général, seule une partie (70 % à 80 %) est prise en compte, pour anticiper les risques de vacance locative ou d’impayés.

Un projet chiffré, avec estimation de loyer, charges, et rendement net, renforce le dossier.

Durée de l’emprunt

La durée influe sur la mensualité. Un prêt sur 25 ans permet d’emprunter plus qu’un prêt sur 15 ans, à mensualité égale. Mais attention : plus la durée d’emprunt est longue, plus le coût total du crédit augmente.

La banque analyse le bon équilibre entre durée, capacité de remboursement et stabilité du projet. Elle vérifie aussi l’âge des associés. À 60 ans, un prêt sur 25 ans est rarement envisageable sans assurance adaptée.

Exemple de calcul simplifié

Soit une SCI composée de deux associés. Chacun gagne 2 000 € net/mois. Le taux d’endettement maximal est de 35 %, soit 1 400 € de mensualités cumulées pour la SCI.
Avec un taux de 4 % sur 20 ans, cela donne une capacité d’emprunt proche de 230 000 €.

➡️ Ce n’est qu’un exemple. Chaque banque a ses propres règles. Certaines acceptent de monter plus haut si le projet locatif est rentable.

Comment obtenir un prêt immobilier pour une SCI familiale ?

Un dossier solide pour convaincre la banque

La demande de prêt passe d’abord par un dossier complet. Il doit inclure les statuts de la SCI, l’objet social, la répartition des parts sociales, les revenus des associés, et le détail du projet immobilier. La banque évalue la cohérence du montage. Elle ne juge pas uniquement la SCI, mais surtout les associés.

Le rôle des associés dans l’obtention du prêt

La banque ne prête pas à une structure vide. Elle regarde les revenus, le taux d’endettement, et la stabilité financière des membres. Si les associés gagnent bien leur vie, n’ont pas trop de dettes, et présentent un projet solide, le prêt est envisageable. Très souvent, elle exige des cautions personnelles pour sécuriser le financement.

Quels types de prêts sont accessibles à une SCI ?

Une SCI peut obtenir un prêt immobilier classique à taux fixe ou variable. Le prêt à taux zéro n’est pas compatible. Il est réservé aux particuliers. Certaines banques proposent aussi des prêts amortissables adaptés aux SCI, mais les conditions varient selon les établissements.

Garanties exigées par les banques

Les établissements financiers demandent presque toujours des garanties. Cela peut être une hypothèque sur le bien acheté ou une caution solidaire des associés. Une assurance emprunteur est également souvent imposée, même si elle n’est pas légalement obligatoire.

Optimiser la capacité d’emprunt d’une SCI familiale

Travailler la structure de la SCI

Le capital social joue un rôle direct dans la capacité d’emprunt. Un montant trop faible peut inquiéter la banque. En l’augmentant, les associés montrent qu’ils s’engagent vraiment dans le projet. Une bonne répartition des parts sociales permet aussi de clarifier qui porte le poids financier. Les associés avec les meilleurs revenus doivent apparaître en tête du projet.

Impliquer des associés financièrement solides améliore les chances d’obtenir un prêt plus important. La banque regarde le dossier dans son ensemble, mais elle privilégie les profils à faibles risques.

Présenter un projet locatif solide

Un projet cohérent rassure. Le bien doit être bien situé, avec une demande locative réelle. Les loyers attendus doivent couvrir une grande partie des mensualités. La banque peut en tenir compte dans le calcul de la capacité d’emprunt. Plus le rendement est élevé, plus le dossier devient intéressant.

Un prévisionnel clair, avec estimations de loyers, charges et rentabilité, montre que le projet est pensé, pas improvisé.

Jouer sur les leviers bancaires

Allonger la durée d’emprunt permet de réduire les mensualités. Cela augmente mécaniquement la capacité d’endettement. Mais attention, cela allonge aussi le coût total du crédit. Un apport de départ bien calibré améliore aussi le dossier. Il montre que la SCI ne repose pas à 100 % sur le prêt.

Négocier les conditions du prêt immobilier est possible. Taux, garanties, durée : rien n’est figé. Les banques comparent. Il faut faire jouer la concurrence.

SCI familiale vs emprunt personnel : quelle solution choisir ?

Deux approches différentes

Emprunter en nom propre reste la voie classique. C’est souvent plus rapide, plus simple, avec moins de formalités. Mais cela implique aussi de porter seul le projet, les dettes, et la gestion.

Avec une SCI familiale, les responsabilités sont partagées. Le projet se construit à plusieurs. La structure protège partiellement le patrimoine personnel et facilite la gestion collective du bien.

Quels avantages à emprunter via une SCI ?

La SCI emprunte au nom de la société, même si les associés restent souvent cautions. Cela permet de mutualiser les revenus et les apports. Pour un projet locatif, la SCI offre plus de flexibilité sur la gestion du bien et la transmission du patrimoine. La vente ou la donation de parts sociales est plus simple qu’un bien en direct.

Fiscalement, la SCI permet aussi de choisir le régime (IR ou IS), en fonction du rendement ou de la stratégie patrimoniale.

Inconvénients à connaître

Le montage est plus long. Il faut créer la SCI, rédiger les statuts, passer chez le notaire. Les démarches sont plus complexes. Les banques demandent souvent plus de garanties. Et il n’est pas possible de profiter de certains prêts (comme le PTZ).

Peut-on emprunter sans apport avec une SCI familiale ?

L’apport : pas obligatoire, mais souvent exigé

La plupart des banques demandent un apport, même dans le cadre d’une SCI familiale. Cet apport sert à couvrir les frais de notaire, et parfois une partie du prix d’achat. Sans apport, le projet paraît plus risqué. Le financement est alors plus difficile à obtenir.

Un dossier solide est indispensable

Sans apport, la banque attend un dossier irréprochable. Les revenus des associés doivent être élevés et stables. Le projet doit être clair, chiffré, avec un rendement locatif convaincant. Les futurs loyers doivent couvrir une large partie des mensualités.

Les banques peuvent aussi exiger une caution personnelle. Cela protège l’établissement si la SCI ne rembourse pas. Même si l’emprunt est au nom de la société, ce sont les associés qui prennent le risque.

Exemple de situation sans apport

Deux associés gagnent 3 000 € net chacun. Ils veulent acheter un bien à 250 000 €, sans apport. Le loyer prévisionnel est de 2 200 € par mois. Avec un taux à 4 % sur 20 ans, la mensualité serait de 1 500 € environ.
La banque peut accepter. Mais elle regarde aussi le taux d’endettement, les autres crédits en cours et la fiabilité des revenus.

Achat d'un bien immobilier par une sci familiale suite à un emprunt

Quelle fiscalité pour une SCI familiale avec emprunt ?

Deux régimes possibles : IR ou IS

Une SCI familiale peut être imposée à l’impôt sur le revenu (IR) ou à l’impôt sur les sociétés (IS).
Par défaut, elle est à l’IR. Mais on peut opter pour l’IS. Ce choix a un impact direct sur l’emprunt, la trésorerie, et la rentabilité.

SCI à l’impôt sur le revenu (IR)

À l’IR, ce sont les associés qui déclarent leur part des bénéfices. Les intérêts d’emprunt sont déductibles.
On peut aussi déduire certaines charges (travaux, gestion, assurance, taxe foncière…).

Ce régime est simple. Il convient aux projets modestes. Et aux associés qui ont peu de revenus fonciers. Mais il ne permet pas d’amortir le bien.

L’imposition dépend de la tranche marginale d’imposition des associés. Plus elle est haute, plus l’impôt est élevé.

SCI à l’impôt sur les sociétés (IS)

À l’IS, c’est la SCI elle-même qui est imposée. Elle déclare ses revenus et paie l’impôt.
L’avantage : on peut amortir le bien. C’est-à-dire comptabiliser chaque année une perte fictive liée à l’usure du bâtiment. Cela réduit les bénéfices imposables.
Les intérêts du prêt immobilier sont aussi déductibles. Cela permet souvent d’avoir une trésorerie plus confortable, surtout en début de prêt.

Mais attention : à la revente, la plus-value est calculée sur la base non amortie. L’impôt peut être plus élevé. Et l’option IS est irrévocable.

Quel régime choisir ?

  • Revenus modestes, projet simple : rester à l’IR.

  • Projet long terme, gros travaux, forte rentabilité : l’IS est souvent plus adapté.

Un exemple :
Une SCI familiale achète un immeuble de 300 000 €.
À l’IR, elle déduit 7 000 € de charges/an et 9 000 € d’intérêts.
À l’IS, elle ajoute 10 000 € d’amortissement par an en plus.
Le résultat imposable baisse. Cela améliore la capacité d’autofinancement.

Le choix dépend du projet, du profil des associés, et des objectifs patrimoniaux.

Peut-on inclure les loyers futurs dans la capacité d’emprunt ?

Oui, mais pas à 100 %

Les banques acceptent d’intégrer les loyers futurs dans le calcul de la capacité d’emprunt. Mais pas dans leur totalité.
En général, elles retiennent 70 à 80 % des revenus locatifs prévus. Cela permet de couvrir les risques : vacance, impayés, charges non prévues.

Il faut prouver les loyers attendus

La banque ne prend pas les chiffres au hasard. Elle demande des éléments concrets. Il faut fournir :

  • des annonces comparables sur le secteur

  • une étude de marché locatif

  • une estimation de loyer par un professionnel ou un agent immobilier

Plus les données sont précises, plus la banque prend le dossier au sérieux. Sans preuves solides, elle peut ignorer ces revenus.

Loyers prévisionnels vs loyers existants

Si le bien est déjà loué, la banque prend les revenus réels. Elle les retient presque en totalité.
Mais si le bien n’est pas encore occupé, c’est différent. On parle alors de revenus prévisionnels. Et là, la banque est prudente. Elle applique une décote pour se protéger.

Intégrer les loyers : un levier puissant

Même partiels, ces revenus peuvent faire la différence. Ils permettent d’augmenter la capacité d’emprunt de la SCI, surtout si le projet locatif est bien monté.
C’est un levier à utiliser. Mais il faut que le dossier soit carré. Aucun chiffre ne passe sans justification.

Ce qu'il faut retenir

Une SCI familiale permet de structurer un projet immobilier à plusieurs. Elle offre des avantages concrets : partage des moyens, souplesse de gestion, et transmission facilitée. Mais la capacité d’emprunt dépend surtout des associés, pas de la SCI elle-même.

Pour convaincre une banque, le projet doit être solide. Revenus stables, apport clair, bien rentable, associés impliqués. Le capital social, la durée d’emprunt, les garanties proposées : tout entre en compte.

Ce modèle demande un peu plus de travail qu’un achat en nom propre. Mais pour un investissement locatif réfléchi, c’est une solution efficace. Encore faut-il bien monter son dossier.

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